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Journée européenne des victimes : le témoignage d'une Avignonnaise battue par son ex-compagnon
Violemment frappée par son ex-compagnon à Avignon, Laurence a découvert le statut de victime. Elle explique que l'association AMAV lui a permis de ne pas s'écrouler avant d'apprendre à se dévictimiser.

Le 22 février est la journée européenne des victimes. Cette journée permet de souligner les actions d'accompagnement et de soutien des victimes. En Vaucluse, les victimes sont informées de leurs droits dès le commissariat ou la gendarmerie. Un accueil est aussi prévu au tribunal d'Avignon pour aiguiller les victimes vers l'AMAV, le service d'aide aux victimes de Vaucluse. Le témoignage de Laurence, violemment frappée par son ex-compagnon, met en évidence l'importance du soutien psychologique et juridiques pour "permettre aux victimes de se dévictimiser".
"J'étais terrifiée. L'association a été ma colonne vertébrale pour ne pas devenir folle."
Aujourd'hui Laurence a retrouvé le sourire. Son regard se voile pourtant quand elle évoque le soir où son ex-compagnon l'a retrouvée. Elle l'avait quitté deux jours plus tôt. Cet homme la frappe alors violemment : "Deux fractures de l'épaule, la clavicule cassée, des blessures au nez, à l'oeil. Vous savez ce que c'est qu'avoir peur ? Moi j'ai pas eu peur, j'étais terrifiée."
Laurence découvre dans la douleur son statut de victime : "C'est au commissariat qu'ils m'ont présenté l'association. Dès le lendemain de la comparution immédiate, trois jours après mon agression, j'étais prise en charge. Le premier soutien n'est pas matériel, mais il bien plus important : il répare psychologiquement. Il aide à ne pas sombrer, ne pas devenir folle ou dépressive. L'association a répondu à mes questions sur l’incarcération de mon agresseur et sur mes droits. L'AMAV était une véritable colonne vertébrale pour m'empêcher de m'écrouler."
3.000 victimes soutenues chaque année en Vaucluse
L’association d'aide aux victimes reçoit 3.000 personnes à Avignon chaque année, sans porter de jugement. Laurence souligne que l'association "nous garde notre humanité, car en tant que victime, j'ai découvert que beaucoup de gens transforment leur lâcheté en agressivité. J'ai tout entendu : "tu lui gâches la vie en l'envoyant en prison", "t'es folle parce qu'il est pas resté en prison assez longtemps"... Il n'y a que l'AMAV qui m'a entendu sans me juger. Je suis victime, hein, je ne suis pas l'auteur de la violence que j'ai subie !"
La juriste Candice Deldegan explique que 60% des victimes en Vaucluse sont victimes de violences : "Tout le monde peut être confronté à un vol, un cambriolage, une escroquerie ou un accident de voitures. La victime doit reprendre sa vie d'avant et effacer ce statut de victime". L'entourage et les conseils des proches ne suffisent pas. Laurence explique qu'elle a tellement entendu "cette fameuse phrase "prends sur toi et passe à autre chose". Oui, merci beaucoup.... mais le soutien de l'AMAV m'a permis de me dévictimiser. Je sais que l'association existe... mais plus pour moi."
Pour joindre le service d'aide aux victimes, contactez le 04.90.86.15.30 ou par mail : amav84@wanadoo.fr
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