Journée "Santé morte" à Nîmes : Pissevin ne doit pas "devenir un ghetto" selon un médecin
France Bleu Gard Lozère vous le révélait dès le début de semaine, les médecins de Pissevin à Nîmes organisent une journée "Santé morte" ce vendredi. Ils dénoncent l'agression d'une généraliste alors qu'elle intervenait dans le quartier.
"On veut interpeller la population", explique le docteur Jean-Pierre Brunot. Ce généraliste présent depuis près de 30 ans à Pissevin, à Nîmes, a organisé une journée "Santé morte" vendredi 27 avril.
La plupart des cabinets médicaux seront fermés. Ce sera le cas également chez certains généralistes de Valdegour. Les professionnels de santé veulent dénoncer la violence dont ils deviennent la cible dans ces quartiers sensibles.
Il s'est déchaîné contre la médecin en lui mettant des coups de pieds à la tête, en la faisant tomber au sol. Sa tête a tapé contre le bitume" - l'infirmière témoin de l'agression
Lundi midi, une médecin a été violemment agressée alors qu'elle se rendait chez un patient à Pissevin. Un jeune homme l'a insultée, projetée au sol puis rouée de coups pour lui voler son collier en or. La victime a été admise en urgence à la polyclinique Grand Sud, ses blessures nécessitant 5 jours d'ITT.
"Personne n'a bougé pour lui venir en aide", souligne l'infirmière témoin de l'agression. Les deux femmes sont encore sous le choc et aucune d'elles ne se voit revenir dans le quartier.
La menace d'une ghettoïsation
La loi du silence doit cesser, la population doit réagir insiste le docteur Jean-Pierre Brunot. "Tout le monde a un portable, alors en cas d'agression, il faut au moins prendre une photo." Car si rien n'est fait prévient-il, le quartier Pissevin va "devenir un ghetto".
Ca vaut pour les pompiers, le Samu, les médecins... Plus personne ne veut intervenir ici" - docteur Jean-Pierre Brunot
La médecin et l'infirmière intervenaient pour un service d'hospitalisation à domicile. La direction de 3G Santé a d'ores et déjà prévenu l'Agence Régionale de Santé : tant que les conditions de sécurité ne seront pas assurées, plus personne n'ira dans les quartiers sensibles de Nîmes.