L'association L214 publie une nouvelle vidéo choc dans un élevage intensif de poulets puydômois
Les images, tournées dans une exploitation de Solignat, montrent des poulets entassés, certains en mauvaise santé, évoluant dans leurs excréments et la manière dont ils sont ramassés avant de partir à l'abattoir. Une vidéo choc pour, une nouvelle fois, "éveiller les consciences" pour L214.
L'association L214, défenseure de la cause animale, publie une nouvelle vidéo choc. Cette fois, il s'agit pour ces militants de mettre en avant l'"effroyable quotidien" des poulets dans un élevage intensif.
La nouvelle vidéo a été réalisée au mois d’avril et montre 50 000 poulets dans un élevage intensif à Solignat, dans le Puy-de-Dôme. Les images montrent des animaux entassés à plus de 22 par m2, enfermés dans deux bâtiments d’où ils ne sortiront que pour partir à l’abattoir. "On est assez loin de l'image idyllique du poulet d'Auvergne" se désole une membre de l'association.
22 poulets par mètre carré
Selon L214 cet élevage est associé à Axereal, société coopérative agricole, poids lourd de l’agroalimentaire. Dans ce genre d'élevage, les poulets sont sélectionnés génétiquement pour grossir très vite. Ils grandissent sur la même litière, là où la poussière et les excréments s’accumulent. L'ammoniac et le CO2 qui s’en dégagent provoquent de graves problèmes de santé. Des poulets morts non ramassés se décomposent dans la litière au milieu des vivants.
Vers 35 jours, c’est le ramassage. Les poulets sont attrapés brutalement par les pattes. Comme peut le montrer cette nouvelle vidéo, les poulets sont jetés et entassés dans des caisses de transport. Certains tombent par terre et sont repris sans ménagement. "Cette nouvelle enquête montre que même en Auvergne, où on pourrait s’attendre à ne trouver que des élevages en plein air, il existe des élevages intensifs où sont entassés des dizaines de milliers de poulets dans des bâtiments fermés, à plus de 22 par m2. Aujourd’hui en France plus de 8 poulets sur 10 vivent dans ces conditions." indique Sébastien Arsac, directeur d'enquêtes à l'association L214.
Contactés, les gérants de l'exploitation, dans laquelle ont été tournées ces images, ne souhaitent pas faire de commentaire. Précisant néanmoins que l'établissement répond aux normes en vigueur, une responsable indique qu'elle "allait saisir les organisations professionnelles du secteur pour répondre à cette campagne hypocrite."
Ces images montrent en tout cas que l’Auvergne n’est pas épargnée par les élevages intensifs de poulets. Près de 800 millions de poulets sont tués tous les ans en France. Sur 10 animaux terrestres tués pour notre alimentation, 7 sont des poulets. Autre chiffre fourni par l'association : En France, 83 % des poulets sont élevés de manière intensive, dans des conditions similaires à celles révélées dans cette enquête.
L'association revendique toujours le même message : "Nous, consommateurs, nous pouvons faire la différence en refusant d’acheter des produits issus de la souffrance animale. Nous ne voulons pas culpabiliser les consommateurs mais aujourd'hui on peut consommer différemment" rappelle Isabelle, déléguée auvergnate. D'ailleurs, une campagne de sensibilisation a été lancée à Clermont-Ferrand pour accompagner cette enquête jusqu'au 15 mai. Cette campagne, « Le poulet, on peut s’en passer », s’affiche notamment sur les bus et les axes routiers de la région clermontoise.
Le poulet, on peut s'en passer" Le message de L214 dans cette campagne
Depuis ses débuts en 2008, l'association a rendu publiques plus de 50 enquêtes révélant les conditions d'élevage, de transport et d'abattage des animaux. Des vidéos choc qui ont un impact certain : "On assiste à un changement de comportements des consommateurs, il est lent mais il existe. C'est ce levier qui nous permet de lutter efficacement contre ces conditions d'élevage" conclut Sébastien Arsac.