L'aumônier du CHU de Besançon au chevet des malades du Covid
En cette période de fêtes, de nombreux malades sont hospitalisés, parmi eux certains souffrent de la Covid. Au CHU Jean Minjoz de Besançon, une personne fait le lien entre les malades et leurs familles, c'est l'aumônier. Rencontre avec le père Axel.
Quand on croise le père Axel dans les couloirs de l'hôpital Jean Minjoz de Besançon, rien ne le distingue des autres personnels soignants. Il porte une blouse blanche avec son nom inscrit sur la poche au niveau de la poitrine, un masque chirurgical. Il y a juste un signe distinctif qui le distingue des autres personnes en blouse blanche, son col Romain caractéristique des hommes d'église.
Le père Axel est prêtre depuis 22 ans, cela fait maintenant 5 ans qu'il a accepté d'être aumônier de l'hôpital. Au CHU de Besançon, le père Axel soigne les âmes.
Le père Axel :l'hôpital Jean Minjoz est un des rares en France à considérer l'aumonier comme personnel soignant
Aumônier de l'hôpital, un choix.
"Il y a 22 ans, j'étais curé de Montfaucon et des villages environnants, je proposais souvent d'apporter la communion à des malades. J'ai découvert qu'on avait très peur du prêtre, on me disait de revenir quand la personne irait mieux. Il y a toujours l'appréhension : le prêtre c'est la fin".
Le père Axel explique avoir eu la chance d'être envoyé en Afrique pour enseigner, et en dehors de ses cours il allait visiter des malades. En Afrique, le prêtre est toujours bien accueilli. En rentrant en France, il a eu la proposition de remplacer le prêtre aumônier de l'hôpital.
Le contact avec les malades.
"C'est une pastoral très brève" explique le père Axel, nous ne sommes pas en maison de retraite, à l'hôpital les séjours sont de 3 à 12 jours environ. Au CHU Jean Minjoz de Besançon, l'aumônier fait le lien entre les malades et leurs familles.
Des personnes lui disent "je ne crois pas à tout ça, mais ca fait du bien".
Le père Axel explique qu'au début de la Covid, lorsque les familles n'avaient pas le droit d'accompagner les proches au moment du décès, ni les voir avant la mise en bière, il a eu un rôle capital. Il faisait le lien entre le défunt, les médecins et la famille qui parfois était à l'autre bout de la France simplement au téléphone. "Ca a été un grand réconfort dans une situation qui était inhumaine" explique le père Axel.
La situation sur le plan humain est moins dure aujourd'hui, mais la tâche est toujours aussi importante. Parfois le téléphone sonne tard le soir, alors le père Axel vient à l'hôpital. Le prêtre n'est pas là que pour les malades, il a également une rôle important pour les familles.
Reportage
Certains malades demandent un réconfort, le père Axel explique "L'autre jour j'étais auprès d'un monsieur très âgé, je pensais qu'il était inconscient, mais il y a eu une rencontre. Il m'a demandé comment va le monde, il était étonnant, un homme de 95 ans, au seuil de mourir. On a pris le temps de prier, de lire des pages de la Bible, puis je lui ai demandé souhaitez recevoir l'onction des malades? Il m'a regardé droit dans les yeux, pour lui ça sonnait extrême onction, et avec beaucoup de paix il me répond oui père je crois que c'est l'heure. Et quand j'ai quitté la chambre il m'a fait un signe de la main, le lendemain il mourait, mais dans la paix".