La galère des Dijonnais pour récupérer leurs achats de Noël en ligne
Le fameux cadeau qui arrive trop tard. A cause d'un achat de dernière minute ou d'un problème de livraison. C'est la hantise de tout le monde à Noel. Le hic, cette année, c'est que les points relais ont été complètement dépassés à cause de la recrudescence des commandes en ligne.

La file d'attente à l'extérieur du point relais "Urgences Mobiles", dans le centre-ville de Dijon, a disparu le 23 décembre au soir. Mais lorsqu'on pousse la porte du magasin, spécialisé dans la réparation de téléphones et tablettes numériques, la salle d'attente est bondée. La dizaine de mètres carrés réservée aux clients est remplie. "Et encore, là il n'y a pas grand monde", lâche Ahmed, le gérant, en jetant un œil sur les caméras de sa boutique. 500 colis n'ont toujours pas été récupérés dans ce point relais du centre-ville, le seul à avoir accepté les livraisons des plateformes en ligne jusqu'à la dernière minute.
La mauvaise gestion des entreprises de livraisons de colis
Dans l'arrière boutique, une petite trappe est en permanence ouverte. Il faut baisser la tête pour ne pas heurter la poutre, relativement basse. Et surprise. Dans la cave, plus de 500 colis sont toujours entassés, par ordre alphabétique. A force des va-et-vient des employés, les lettres inscrites au sol sont maintenant à peine visibles. "La semaine avant Noël, nous avons reçu une première livraison de 600 colis, détaille Ahmed.Puis ça a été 550 et ensuite une centaine, etc__. On attend encore des livraisons aujourd'hui, demain, après-demain. Mais j'ai décidé de ne plus accepter de colis pour les trois prochains jours, parce-que sinon nous nous en sortons pas."
La recrudescence des commandes sur internet est une des causes de ce ras de marée de livraisons. Les envois auraient pu être étalés sur plusieurs jours. Les clients auraient pu être prévenus de ces problèmes. Rien de tout ça. "Nous devions recevoir un colis le vendredi avant Noël, regrette Frédéric, un client, qui vient de récupérer des livres et une paire d'écouteurs pour sa fille. La veille, nous avons reçu un message nous indiquant que le colis était bien arrivé. Sauf que c'était faux, et en plus de ça, il est arrivé dans le mauvais point relais." Et Frédéric n'est pas un cas isolé.
Face à l'explosion des livraisons, la plupart voire la quasi totalité des lieux d'accueil des colis a refusé les colis plusieurs semaines avant les fêtes. "Nous en avions trop, explique un buraliste du centre-ville. On a dit stop parce-que nous ne pouvions plus gérer l'afflux." Résultat, tous les colis destinés au centre-ville dijonnais ont atterri chez Ahmed. "Le livreur nous suppliait presque pour qu'on prenne ses colis. Lui aussi voulait rentrer chez lui", en rigole-t-il.
Les achats de dernière minute
Pour récupérer son colis, il faut compter une quinzaine de minutes, carte d'identité à la main. Et si certains s'arrêtent quelques secondes, regardent la foule avant de s'éloigner ; d'autres franchissent la porte, trop impatients de réceptionner leur ultime commande. "Je reconnais que je m'y suis un peu pris au dernier moment cette année, sourit Elodie. C'était un petit vêtement pour mon mari. Un complément, rien de bien important. Heureusement que mes enfants ont tout eu à temps." Elodie n'est pas une exception. Achetés les 21, 22 voire 23 décembre, plusieurs dizaines de colis arrivent à peine à leur destination. En temps normal, ils auraient pu être livrés à l'heure, mais compte tenu la situation cela était quasiment mission impossible.
Derrière le comptoir, Ahmed et ses employés voient défiler les clients mécontents. Ils avouent même s'être déjà fait insulter, même si la majorité des personnes reste très convenable. Mais il comprend le désarroi de ces Dijonnais. "Ils n'ont pas réussi à mettre tous leurs cadeaux sous le sapin, je comprends leur colère. Je m'excuse, même si ce n'est pas de notre faute. Mais je le répète, ce n'est pas normal que ça se passe comme ça. Il aurait du y avoir une meilleure gestion des paquets. "
Prenez-y vous à l'avance l'année prochaine. Plusieurs sites internet comme Showroom Privé, Ventes du Diable ou encore Ventes Privées ne livrent les produits commandés qu'une semaine ou deux après l'enregistrement du paiement. Il faut ensuite compter les délais de livraisons. "Les gens ne connaissent souvent pas ce détail, raconte Ahmed. Du coup, énormément de colis arrivent au dernier moment." Le gérant du magasin situé rue Jean-Jacques Rousseau, tient tout de même à rappeler que sa fonction première est la réparation de mobiles. "Être point relais, c'était juste pour nous faire connaitre. Et ça marche plutôt bien !"
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