La gendarmerie de la Somme au supermarché pour lutter contre les violences intrafamiliales
Deux gendarmes sont ce vendredi 29 octobre à l'accueil du supermarché d'Acheux-en-Amiénois. Une présence pour recueillir le témoignage de potentielles victimes de violences au sein des familles.
La délocalisation peut étonner mais elle sera nécessaire. Deux gendarmes, un homme et une femme (dont le référent violence intra-familial) s'installent ce vendredi matin entre 8h30 et 12h30 au supermarché d'Acheux-en-Amiénois.
L'idée : repérer de potentielles victimes de violences qui viendraient se confier aux gendarmes, au hasard de leurs courses. Un endroit moins officiel qu'une brigade, justifié ce matin par l'invité de la rédaction France Bleu Picardie, David Gravelines, capitaine de la gendarmerie d'Albert. "Pour une victime, c'est parfois difficile et intimidant de franchir l'entrée d'une brigade."
Concrètement, les 2 gendarmes s'installent dans le hall du supermarché d'Acheux-en-Amiénois, au niveau de la rangée des caisses. Un local de confidentialité plus en retrait sera également installé pour les victimes.
Pourquoi un supermarché ?
Mais pourquoi un supermarché ? "Afin de discuter plus sereinement" appuie David Gravelines qui se base sur les résultats encourageants du passé : les gendarmes de la compagnie de Péronne et de Ham ont déjà tenté l'expérience.
Pour prendre un exemple concret, "nous avons mis en garde à vue un conjoint violent, suite à la révélation des faits par la victime, venue témoigner auprès des gendarmes au supermarché."
Les gendarmes de la Somme sont aussi de mieux en mieux formés pour recueillir le témoignage des personnes victimes de violences intrafamilial. Le Conseil départemental de la Somme dispense une formation obligatoire, en compagne de psychologues, qui conseillent les gendarmes, pour déceler les blocages.
Une étape pour améliorer le processus d'écoute
En attendant, l'opération menée par les gendarmes ce vendredi à Acheux-en-Amiénois est une étape. "Il n'y aura pas forcément une judiciarisation mais les potentielles victimes peuvent recevoir beaucoup de conseils, avec des fascicules et tous les numéros utiles ou des solutions de relogement avec l'intervenant social et la gendarmerie."
Les gendarmes de la compagnie d'Albert effectuent 4 à 5 gardes en vue en moyenne par semaine pour interpeller et entendre des auteurs présumés de violences intrafamiliales.
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