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La Nouvelle Eco : ce deuxième confinement pourrait être fatal à certains centres équestres

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Comme au premier confinement, les centres équestres sont fermés depuis fin octobre. Si les cours d'équitation sont annulés, les animaux eux sont toujours là. Il faut les entretenir, les nourrir, les faire sortir : une énorme charge de travail pour les gérants.

Marie-Gaëlle près des Shetland de la maison de poney de Dompierre/Mer. Marie-Gaëlle près des Shetland de la maison de poney de Dompierre/Mer.
Marie-Gaëlle près des Shetland de la maison de poney de Dompierre/Mer. © Radio France - @davidmorel

Les centres équestres subissent, eux aussi, la crise sanitaire. Comme au premier confinement ils ont été obligés de fermer leurs portes. Plus aucun cours d'équitation dispensés. 

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La grande différence de ce second confinement c'est que les propriétaires sont autorisés à venir s'occuper de leurs chevaux. Un soulagement pour les gérants des centres équestres, car les chevaux sont une charge : il faut s'en occuper, les nourrir, les sortir. 

Marie-Gaëlle Sainte Marie gère La Maison du Poney à Dompierre sur Mer. Avec 70 chevaux, c'est la plus grande structure équestre de Charente Maritime. Lors du premier confinement elle avait été obligée de mettre ses 7 salariés au chômage partiel. Cette fois ils ne sont que 2. Les cinq autres fonctionnent en roulement par demi-journée. 

Si elle arrive à garder la tête hors de l'eau c'est parce qu'elle a tiré des enseignements du premier confinement : dès les annonces du gouvernement elle a envoyé une vingtaine de chevaux dans un pré à l'air libre pour ne pas avoir à les sortir quotidiennement. 

Pour les chevaux restés au centre équestre les propriétaires viennent à tour de rôle, 6 maximum par créneau. Et la santé des équidés est en jeu : "Le cheval ne peut pas rester statique, c'est un animal de mouvement, à l'état naturel il bouge 20 heures sur 24. Donc forcément musculairement c'est pas la même chose là. On va avoir des problèmes de santé, des problèmes d'humeur. Il va nous falloir un temps de réadaptation pour remettre les chevaux en route physiquement, pour revenir à ce qu'ils faisaient avant."

La Maison du Poney est le plus grand centre équestre de Charente-Maritime
La Maison du Poney est le plus grand centre équestre de Charente-Maritime © Radio France - Audrey Abraham

La fermeture du centre équestre c'est aussi des centaines d'heures d'équitation perdues pour les élèves, alors Marie-Gaëlle compose : "Comme au premier confinement, le premier mois on a gardé l'encaissement en faisant un système de récupération. Mais ça je ne peux le faire qu'un seul mois. Quatre semaines de récupération c'est 2000 heures de cours à rendre donc imaginez en charge de travail salarié et en taux de travail des chevaux c'est énorme."

Pour la gérante le sentiment qui domine aujourd'hui c'est l'injustice : "C'est tellement incompréhensible ce confinement. Quand on voit que les enfants vont à l'école mais que nous on a pas le droit de travailler alors que je travaille à l'air libre, même les manèges couverts sont ouverts. Les cours se passent à huis-clos, les parents n'ont pas le droit d'y assister, on applique les sens de circulation, les mesures barrière etc. Forcément ça me met un peu en colère ! "

D'autant plus que la fermeture d'un centre équestre a des répercussions sur de nombreux autres domaines : "C'est pas comme les autres sports où on ferme la salle et on attend que ça passe. Il nous reste à charge tous les animaux. _On est un très gros secteur professionnel__, là j'ai 20 chevaux de moins, c'est 20 chevaux de moins à ferrer pour les maréchaux ferrant qui travaillent avec nous._ C'est tout qui se déséquilibre, et puis derrière il faudra tout rattraper ! "

Marie-Gaëlle attends avec impatience de savoir si comme pour les autres sports, les mineurs pourront reprendre les cours d'équitation à partir du mois de décembre. Les moins de 18 ans, représentent les trois quarts de sa clientèle. 

Si Marie-Gaëlle espère s'en sortir, certains centres équestres risquent de ne pas se relever de ce deuxième confinement estime Yann Pierre, membre du comité départemental d'équitation en Charente Maritime : "La situation économique des clubs était difficile depuis le dernier confinement. Il a notamment fallu faire des prets garantis de l'Etat pour pouvoir passer le cap de l'été et de la rentrée. Je pense qu'il y en a encore sur cette fin d'année qui vont faire des PGE. C'est d'autant plus difficile que la rentrée avait été bonne. On avait une recrudescence des inscriptions dans l'ensemble des clubs de Charente-Maritime, là ça met un petit coup d'arrêt alors _on espère que tout le monde va revenir quand on va pouvoir re-pratiquer l'équitation.__" _

Bounty aux écuries du Petit Chesne près de La Rochelle
Bounty aux écuries du Petit Chesne près de La Rochelle © Radio France - Catherine Berchadsky

En Charente Maritime, Yann Pierre affirme qu'au moins une structure a décidé de fermer définitivement à cause des difficultés économiques rencontrées depuis le début de la crise sanitaire.

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