La première Nuit Debout à Toulouse rassemble un demi-millier de personnes
A l’image du mouvement de la Nuit Debout lancé à Paris, plusieurs centaines de personnes se sont réunies, ce mardi 5 avril au soir. Pour une première Nuit Debout à Toulouse, elles ont investi la Place du Capitole, et ont échangé, dans le calme.

Le rendez-vous était fixé à 18h. Les manifestants ont mis un peu plus de temps à arriver, certains venant du défilé contre loi Travail qui avait lieu un peu plus tôt dans l’après-midi. Sur la Place du Capitole, l’organisation semble bien rodée : plusieurs chapiteaux sont montés dans un coin, il y a une infirmerie, un pic-nique. Inspiré des mouvements des Indignés en Espagne ou d’Occupy Wall Street, l’idée est de développer l’échange citoyen. Pour cela, des codes sont instaurés : certains gestes signifient l’accord, d’autres le désaccord, d’autres, tout simplement, de parler plus fort.
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Des commissions « actions », « communication », « logistique » : une mobilisation organisée
Alors qu’on pourrait s'attendre à ce qu'un mouvement préparé en si peu de temps soit un peu fouillis, il est finalement très organisé. Une poignée de jeunes s’occupe de lancer des « commissions », groupes dans lesquels se réunissent les citoyens qui le souhaitent, selon leurs centres d’intérêts. Certains échangent autour des actions à mener « On pourrait se servir dans un grand magasin pour montrer notre colère », propose l’une. « La dernière fois que j'ai fait ça, ça a fini par un œil perdu dans un tir de flashball ! » , rétorque un autre. « Et si on notait toutes les propositions afin de pouvoir les trier ensuite ? » suggère une troisième. Assis en cercle, sur des bouts de cartons pour éviter le sol trempé, les manifestants échangent dans le calme, en se passant, là encore, un bout de carton en guise de bâton de parole.
Derrière eux, une commission « organisation » tente d'inventer quelques lignes conductrices à ce nouveau mouvement « faut-il qu’on vote toutes les actions ? Doit-on avoir un signe distinctif ? », jeunes et moins jeunes donnent leurs avis, selon leurs expériences.
«Je trouve ça extraordinaire, c’est une réponse face à l’incapacité des gouvernements. Là, il y a quelque chose qui se lève » François, papy Toulousain
Les décisions sont délibérées, concertées, prises en assemblée générale.
Contre la loi Travail, mais pas seulement !
La plupart des gens rassemblés dans la Nuit Debout, sont d’abord des opposants au projet de réforme du code du travail. Certains arrivent directement de la manifestation organisée un peu plus tôt ce mardi par les étudiants et lycéens, d’autres ont participé aux autres défilés. Et si la mobilisation a été cristallisée autour de l’opposition à la loi Travail, c’est surtout un ras-le-bol général qui ressort.
« Il y a la loi travail d’accord, mais les Panama papers aujourd’hui, et demain, ça sera quoi ?! » Franck 25 ans
Derrière les micros et dans les assemblées, on sent bien que c’est un rejet général du système établi qui pointe. Une envie de changer les choses : le mode de démocratie, l’omniprésence des parties politiques et des syndicats.
« C’est un ras-le-bol général, mais faut pas tomber dans le désespoir. Pas besoin d’espérance pour agir, agissons ! On verra après » — Daniel
En tous cas, ces femmes et ces hommes de la Nuit Debout comptent bien continuer. Une partie d'entre eux a dormi sur la Place, et dès mercredi, ils lancent un nouvel appel à la mobilisation : 18h Place du Capitole à Toulouse.
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