- Accueil
- Bourgogne-Franche-Comté
- Côte-d'Or
- Infos
- Société
- La résurrection du café-restaurant de La Motte-Ternant
La résurrection du café-restaurant de La Motte-Ternant
A La Motte-Ternant, village côte-d'orien de 172 habitants, le café-restaurant était fermé depuis 10 ans. La commune l'a racheté, rénové, et mis en location. Le succès de la "Yauberge" (c'est son nouveau nom), est au rendez-vous.

Les cafés de village disparaissent, mais le phénomène qui semble inexorable, peut être enrayé. Le café-restaurant de la Motte-Ternant, sur la place Gabrielle d'Estrées, était fermé depuis 10 ans. La commune l'a racheté, rénové de fond en comble, et mis en location. Baptisé la Yauberge, clin d'œil à Yoyo, l'ancienne restauratrice décédée, une figure du village, l'établissement a rouvert ses portes en mars, avec 40 places en salle et 30 en terrasse. Il a été inauguré en septembre.
"Avant, c'était un village mort"
Ça a été un gros investissement pour la commune, mais le maire, Jean-Louis Petit, ne regrette pas d'avoir racheté le café-restaurant : « avant, il n’y avait plus personne, c’était un village mort. Maintenant, vous avez des voitures qui s’arrêtent, des gens qui viennent boire un coup. »
Il faut dire que l’établissement, du temps où il s’appelait « Chez Yoyo », était une référence locale et au-delà. Le grand chef de saulieu, Bernard Loiseau, y dégustait notamment des œufs en meurette. Mais après 40 ans d’activité, les propriétaires avaient déclaré forfait face aux mises aux normes exigées. Après leur décès, leur fils unique a souhaité le vendre à la commune pour qu’elle redonne vie au café-restaurant.
Une moyenne de 20 couverts
Pour un si petit village, ce projet de 330.000 euros n’était pas une mince affaire. Déduction faite des diverses subventions, la commune se retrouvait avec une facture de près de 169.000 euros, financés par un prêt sur 15 ans. Les échéances sont couvertes par le montant des loyers perçus. La municipalité misait sur une moyenne de 12 couverts par jour. Avec 20 couverts, le pari est largement réussi. Les menus à 14, 50 €, servis le midi du lundi au samedi, ont beaucoup de succès auprès des habitués, de retour après une trop longue fermeture, comme Sylvie, qui réserve régulièrement une table avec son mari : « on est des habitués de tous les petits restaurants des villages. On les connaît tous ».
Les habitués sont de retour
Accoudé au comptoir, Tom a commandé un verre de vin blanc. Né en République tchèque, puis émigré en Angleterre, il possède depuis 40 ans une maison dans le Morvan, et apprécie de passer un moment au café : « J’ai tous mes copains, mes voisins ici. L’atmosphère est très conviviale, on y mange bien ».
Yvette Guiriatto, la patronne, est une ancienne restauratrice qui à 69 ans est sortie de sa retraite pour relever ce défi. Elle a repris la formule des anciens propriétaires, une cuisine traditionnelle qui a fait ses preuves, avec des produits si possible du terroir : « on achète tout dans le coin. Nous, c’est beaucoup la cuisine traditionnelle, bœuf bourguignon, pot-au-feu, potée ».
Les communes s'investissent pour maintenir leurs commerces
Si elle a pu s’installer, avec un salarié cuisinier, Bruno, c’est parce qu’elle n’a qu’un loyer à payer. L’équipement neuf de la cuisine, le mobilier et jusqu’à la vaisselle étant fournis par la mairie. Là où une initiative privée aurait bien du mal à rentabiliser une activité, l’intervention des communes est devenue primordiale, comme le souligne Bruno Bethenod, maire d'Arceau et président de l'association des maires ruraux de la Côte-d'Or : « beaucoup de communes ont des commerces laissés à l’abandon. Si les municipalités ne s’investissent pas pour remettre les bâtiments aux normes, que ce soit une épicerie, un café, un restaurant, il y a souvent des difficultés. Il y a beaucoup de gens qui n’osent pas investir. Alors les collectivités investissent, et remettent en location un outil de travail ».
A La Motte-Ternant, le maire a d’autres projets pour la Yauberge. Un terrain de boules doit être aménagé dans le jardin, ainsi qu’un espace de jeux pour les enfants des clients.
Ma France : s'adapter au coût de la vie
Vous constatez l'augmentation constante des prix et la diminution de votre pouvoir d'achat ? Vous avez trouvé des astuces, des bons plans, vous avez changé certaines de vos habitudes pour vous adapter à l'inflation ? Réparation, covoiturage, location, échanges de services... France Bleu, en partenariat avec Make.org , vous invite à partager vos idées originales et solutions concrètes du quotidien, et à donner votre avis sur celles d'autres citoyens. Trouvons ensemble les moyens de faire face à la vie chère !