Langues régionales : mobilisation à Mont-de-Marsan pour la défense de l'enseignement immersif du gascon
L'association Gascon Lanas s'est rendue devant la préfecture de Mont-de-Marsan ce samedi matin, pour protester contre la décision récente du Conseil constitutionnel de retoquer une partie de la proposition de loi Molac, en censurant la pratique immersive des langues régionales.
A Dax mais aussi à Mont-de-Marsan, devant la préfecture : l'association Gascon Lanas a répondu ce samedi matin à l'appel national du collectif "Pour que vivent nos langues." Appel à manifester pour défendre les langues régionales auquel ont répondu Basques, Bretons... dans une soixantaine de villes de France. Motif de la colère : la décision récente du Conseil constitutionnel de retoquer une partie de la proposition de loi du député Paul Molac. Cette décision censure la pratique immersive des langues régionales, utilisée depuis longtemps par les écoles associatives où la majorité des cours se déroule en langue régionale.
On a un sentiment de discrimination, encore une fois, on méconnaît notre droit à parler notre langue
A Mont-de-Marsan, ce samedi, Paul Faury fait part de son incompréhension face à cette décision. "On était tellement heureux du vote de la loi pour la protection et la promotion des langues régionales de la part des députés... là, c'est plus que de la déception, c'est de l'indignation" dit le vice-président de l'Association pour la culture populaire des Landes et membre du conseil administration de Gascon Lanas."On a un sentiment de discrimination, encore une fois, on méconnaît notre droit à parler notre langue (...) en considérant qu'il y aurait une suprématie de la langue française dans cette République."
Le gascon perd des locuteurs: ils ne seraient plus que 7% sur le territoire concerné par cette langue à en avoir une parfaite maîtrise, selon Paul Faury, pour qui perdre l'enseignement immersif serait une catastrophe. "C'est vraiment un outil qui peut nous servir pour transmettre la langue à nos enfants. C'est un enjeu fondamental" insiste Paul Faury, pour qui la décision du Conseil constitutionnel est "une vision passéiste et conservatrice (...) on ne se bat pas contre le français, on l'aime autant que tous les autres Français ! Mais qu'on nous laisse aussi parler notre langue !" Une délégation de l'association a été reçue à la préfecture, pour un "long échange" au terme duquel l'association a remis un courrier écrit en français et en gascon à destination de la préfète des Landes "pour montrer que l'on veut un bilinguisme réel" conclut Paul Faury.
A moins d'un mois des élections régionales, le sujet préoccupe l'exécutif : cette semaine, Jean Castex et Emmanuel Macron sont tous les deux montés au front pour défendre les écoles immersives. Le gouvernement a missionné deux députés pour tirer les conséquences de cette décision du Conseil constitutionnel.