Le boulanger de Besançon en grève de la faim pour soutenir son apprenti guinéen conduit aux urgences
Stéphane Ravacley, le boulanger bisontin en grève de la faim depuis plus d'une semaine pour protester contre l'expulsion de son apprenti guinéen, a fait un malaise ce mardi et a été conduit aux urgences. Mais son état n'inspire pas d'inquiétude.
Il est "tombé dans les pommes" ce mardi matin alors qu'il se trouvait dans sa voiture, devant sa boulangerie du quartier Rivotte à Besançon. Stéphane Ravacley, le boulanger en grève de la faim depuis dimanche 3 janvier pour éviter l'expulsion à son apprenti guinéen, a été pris en charge par les pompiers et conduit aux urgences de l'hôpital Jean Minjoz.
Il a perdu huit kilos en dix jours
L'artisan de 50 ans ne se nourrit plus que de bouillon et a perdu environ huit kilos depuis le début de sa grève de la faim. Il explique qu'il se sent "très faible" mais son état n'est pas trop grave, il devrait pouvoir quitter l'hôpital dans les prochaines heures, après avoir bénéficié d'une perfusion de vitamines. Stéphane Ravacley a cessé de s'alimenter pour attirer l'attention sur le sort de son apprenti de 18 ans, qui a dû interrompre sa formation, visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) délivrée par la préfecture de la Haute-Saône, département où il réside. Il entend poursuivre sa grève de la faim.
Le jeune Guinéen a saisi le tribunal administratif de Besançon pour contester juridiquement cette OQTF et le refus de la préfecture de lui délivrer un titre de séjour. Sa requête sera examinée le 26 janvier. Selon son avocate, la préfecture considère que ses documents d'identité ne sont pas authentiques. L'Agence France Presse, qui cite une source proche du dossier, indique ce mardi après-midi que l'ambassade de Guinée à Paris vient de légaliser les papiers fournis par le jeune homme.
Raphaël Glucksmann, Omar Sy, Leïla Slimani, Nicolas Hulot, Edgar Morin, Laurent Berger, Marion Cotillard, et plusieurs maires EELV, dont la maire de Besançon Anne Vignot, ont appelé ce lundi le Président de la République à "aider le boulanger de Besançon en grève de la faim", dans une tribune publiée par le Nouvel Observateur. La pétition en faveur du jeune apprenti, lancée par Stéphane Ravacley, avait recueilli ce mardi plus de 220.000 signatures.