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Les maternités du CHU de Toulouse et de la clinique Croix du Sud veulent devenir "bienveillantes"
Le CHU de Toulouse et la clinique Croix du Sud ont fait une demande pour obtenir le label des maternités "bienveillantes". L'objectif est d'améliorer la prise en charge des patientes et de les rassurer après la libération de la parole sur les violences obstétricales.

Le CHU de Toulouse et la clinique Croix du sud vont-ils bientôt avoir des maternités dites "bienveillantes" ? Ils ont fait une demande de labellisation auprès du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) comme une cinquantaine d'autres établissements. Pour l'obtenir, ils vont devoir respecter 12 critères. Parmi eux, il y a par exemple le fait de rendre public les taux de césarienne et d'épisiotomie pratiqués, améliorer l'information des patientes, ou encore former le personnel à la bientraitance.
Rassurer les patientes
Ce label a été lancé mi-octobre par le CNGOF. Il vise à apporter une première réponse après la libération de la parole il y a deux ans autour des violences obstétricales notamment sur les maltraitances lors de l'accouchement. "On cherche à montrer qu'on fait bien notre travail au quotidien. Et avec ce label, on va pouvoir le prouver, ce qui à notre époque et dans une démarche de qualité, ne peut être que bénéfique" fait remarquer Jean Thévenot, médecin à la clinique Croix du sud à Toulouse et vice-président du CNGOF. D'ailleurs les femmes qui passeront par ces maternités devront répondre à un questionnaire pour évaluer leur passage dans l'établissement.
"On m'a fait culpabiliser. J'avais l'impression d'être responsable de tout ce qui se passait mal lors de mon accouchement" - Cindy, victime de violences obstétricales
Mais du côté des associations et des syndicats, on reste sceptique. Ce label a été fait sans concertation et il ne va pas assez loin, selon eux. "Pour l'instant, c'est de la communication, du marketing, argumente Françoise Prido représentante régional du syndicat des sages-femmes en Occitanie. En clair, on n'écoute pas ce que les femmes ont à dire. Avec ce label, on leur explique ce qu'elles doivent penser et comment elles doivent vivre leur accouchement. Mais ça ne va pas permettre d'éviter le traumatisme." Selon elle, entre 10 % et 20 % des femmes vivraient mal leur accouchement.
"Personne ne me disait ce qu'ils se passaient"
Le phénomène est donc loin d'être marginal. Cindy a vécu des violences obstétricales lors de la naissance de sa fille, une naissance déclenchée particulièrement difficile dont elle garde des séquelles à vie. _"J'ai subi cet accouchement. Personne ne me disait ce qui se passait et ce qu'ils me faisaient"_se souvient-elle. "Il y a un moment où quelqu'un m'a dit que je ne poussais pas assez fort. Je lui ai répondu que je faisais mon maximum. Et elle m'a répondu que non puisque j'arrivais encore à parler. Elle m'a fait culpabiliser. J'avais l'impression d'être responsable de tout ce qui se passait mal lors de cet accouchement." Elle cherche aujourd'hui à attaquer la clinique où elle est allée en justice pour obtenir des réparations suite au traumatisme physique et psychologique qu'elle a vécu.