Le collectif d'accueil de migrants Rosmerta fête ses deux ans
Depuis l'hiver 2018, le collectif Rosmerta accueille des familles de migrants et des mineurs isolés étrangers au 7 rue Louis-Pasteur à Avignon. Deux ans après avoir réquisitionné ce lieu laissé vide par le diocèse d'Avignon, c'est l'heure du bilan.
Cuisine pour les jeunes, cuisine pour les familles, salle de classe, infirmerie, salle informatique... Depuis leur réquisition en 2018 par le collectif Rosmerta, les locaux du 7 rue Louis-Pasteur à Avignon sont devenus un lieu de vie très organisé. Indispensable quand on accueille autant de monde. Car aujourd'hui le bâtiment accueille un peu plus de 35 mineurs isolés et cinq familles, soit environ 55 personnes.
Une demande toujours plus importante
Et deux ans après sa création, ce que Rosmerta a transformé en centre social autogéré ne désemplit pas. "On a toujours des listes d'attente pour les familles, on a toujours des jeunes qui se présentent la nuit" explique Camille, l'une des fondatrices du collectif et référente de la commission accueil, "Il y a deux ans quand on a ouvert, on nous disait qu'on était fous, qu'il n'y avait pas de gens qui dormaient dehors à Avignon, ou en tout cas pas de jeunes, pas d'enfants. On voit bien que c'est faux."
La grande fierté de Roberte, référente de la commission scolarité, c'est d'avoir réussi à scolariser tous les mineurs accueillis. "Sur les plus de 35 qui vivent ici, il n'y en a qu'un seul qui ne l'est pas", explique-t-elle, "Et on fait ça rapidement, dans les six semaines qui suivent leur arrivée généralement. Et nous ici on fait de l'aide au devoir, on les accompagne dans leur projet professionnel ..."
La reconnaissance des jeunes accueillis
Younoussa a 17 ans, il est l'un des premiers jeunes accueillis par Rosmerta. Il se souvient très bien de la date : "19 décembre 2018" car pour lui, ce jour-là tout a changé. "Quand je suis arrivé ici je ne parlais pas très bien français", raconte-t-il, "Alors on m'a envoyé au collège puis au lycée. Aujourd'hui je vais au lycée professionnel de chaudronnerie d'Orange."
À côté de Younoussa, il y a Issouf, 17 ans lui aussi. Aussi expansif que son ami est timide, Issouf affirme : "Ici c'est plus qu'une famille pour moi. Dix jours après mon arrivée, j'étais scolarisé et maintenant je vais dans un lycée agricole. Je tiens à remercier les bénévoles qui dépensent toute cette énergie pour nous parce que sans eux, je serai à la rue aujourd'hui." Plus tard, Issouf se destine au métier d'agriculteur parce que comme il le dit avec un sourire : "La terre ne trompe jamais."
Pour aider Rosmerta, vous pouvez faire un don en ligne via la plateforme Hello Asso. Il est également possible d'apporter des produits d'hygiène type savon, shampooing, dentifrice ainsi que des denrées alimentaires comme du riz, des légumes, etc. Enfin le collectif recrute actuellement des bénévoles.