Le collectif Rosmerta accuse le préfet de Vaucluse de "harcèlement judiciaire"
Les relations entre le collectif Rosmerta et le préfet de Vaucluse ont enregistré un véritable coup de chaleur ce lundi. Le collectif qui héberge (illégalement) une quarantaine de migrants dans un bâtiment occupé au centre-ville d'Avignon accuse le préfet de "harcèlement judiciaire".

Le ton est monté d'un cran ce lundi entre le collectif Rosmerta (qui héberge une quarantaine de migrants, dont 7 enfants, au centre-ville d'Avignon) et le préfet de Vaucluse. Bertrand Gaume est accusé de harcèlement judiciaire par les membres du collectif. Sept d'entre eux vont être entendus au commissariat de police, notamment pour "création d'un établissement d'hébergement sans déclaration et domiciliation sans agrément, de personnes sans domicile stable". Les propos du collectif sont sévères à l'égard des autorités : "Il est plus légitime de laisser les enfants sur les trottoirs que de rentrer dans un processus de discussion."
A l'accusation de harcèlement, le préfet répond "_vigilance des services de l'Etat_." Bertrand Gaume explique qu'il n'avait pas d'autre solution que de procéder à un signalement au Procureur de la République "dans la mesure où les dispositions légales violées ont pour objet de garantir la sécurité des personnes, celle des publics fragiles particulièrement."
Un rendez-vous décisif avec la Justice le 8 juillet
Cette nouvelle enquête administrative intervient alors que le collectif est déjà convoqué au tribunal d'Avignon le 8 juillet pour occupation illégale du bâtiment appartenant au diocèse.
Le collectif prévoit d'ores et déjà d'engager toutes les voies de recours possibles, en cas de décision d'expulsion : "Face à l'urgence, nous sommes prêts à nous engager plus fort !", avertit Camille, l'une des membres du collectif.
"Nous ne laisserons pas ces personnes et ces familles à la rue."
Pris en tenaille entre les procédures et le devoir de solidarité envers les migrants, Rosmerta affirme toujours rechercher une solution durable pour l'accueil de ces personnes en grande fragilité (42 personnes accueillies dont spet enfants de quatre mois à 14 ans) : acquisition du bâtiment par la ville, création d'une société de propriétaires solidaires ou achat du lieu par l'association. Aucune décision, ni certitude à ce jour.
Camille, membre du collectif Rosmerta : " Le préfet n'était pas obligé de nous poursuivre"
Camille, membre du collectif Rosmerta : " Nous allons demandé un délai à la Justice"
Le collectif Rosmerta revendique aujourd'hui 1.100 adhérents et 200 bénévoles qui se relaient sept jours sur sept auprès des personnes accueillies au 7 bis rue Pasteur à Avignon.