Le Mans : 200 riverains de la LGV excédés devant la préfecture
Ils en ont assez des nuisances de la LGV. 200 habitants de la Sarthe, de la Mayenne et d'Ille-et-Vilaine ont manifesté ce samedi matin devant la préfecture du Mans. Avant de se diriger dans le calme vers la gare.

Les manifestations contre la Ligne Grande Vitesse (LGV) Bretagne - Pays de la Loire sont un grand serpent de mer : régulièrement, les riverains se mobilisent pour dénoncer les nuisances dont ils s'estiment victimes. Mais ce samedi, devant la préfecture du Mans, ils étaient plus de 200, affublés de gilets jaune et de casques anti-bruit, à vouloir se faire entendre.
Ils sont à bout. Et qu'ils soient de Sarthe, de Mayenne ou d'Ille-et-Vilaine, ils confient tous la même histoire. Nuisances sonore, vibrations, risques pour leur santé physique et mentale sont dans toutes les bouches. Didier Martin est le président du collectif des riverains d'Ille-et-Vilaine. "Nous avons fédéré les associations des trois départements car il fallait faire masse, explique-t-il. Nous avons exactement les mêmes problématiques, et les mêmes revendications. Les gens sont perturbés dans leur cadre de vie, avec des difficultés pour dormir, ils ne s'entendent plus parler, avec des niveaux sonores qui s'élèvent à 90 décibels. On se sent spolié !"
Ils veulent des solutions
Les riverains dénoncent aussi la perte de la valeur de leur bâti : selon eux, : les habitations les plus proches de la ligne ont perdu jusque 50% de leur valeur. Ils espèrent qu'Eiffage, la société qui entretient la ligne, et la SNCF apportent des solutions. Murs anti-bruit, tapis contre les vibrations sur les rails... Et surtout réduction de la vitesse le temps que les mesures soient prises. Car avec la LGV, ce sont des trains qui roulent à plus de 300 km/h, et très régulièrement : les associations estiment qu'un train passe toute les 11 minutes. "On espère être enfin entendus, qu'il nous mettent enfin des protections dignes de ce nom, et efficaces !" s'exclame Michel Jégou, de La Cropte (Mayenne).

Symbole du ras-le-bol, les manifestants ont quitté en fin de matinée la place Aristide Briand, pour se rendre dans la gare du Mans. A grand renfort de sirènes et d'applaudissements, ils ont demandé à parler avec un responsable de la SNCF. Une entrevue accordée en début d'après-midi. Si cette manifestation s'est déroulée dans le calme, ce ne sera pas le cas la prochaine fois assurent-t-ils.

Il faut prendre conscience que l'on en a marre. Il y aura un moment où l'on ne pourra pas contrôler les réactions individuelles.
"Pour le moment, nous avons choisi de commencer par la discussion", détaille Patrick de Montjoie, membre du CRI72, et éleveur à la Bazoge (Sarthe). "On veut discuter avec les responsables, on respecte la loi. Mais il faut prendre conscience que l'on en a marre. Il y aura un moment où l'on ne pourra pas contrôler les réactions individuelles." Dans la manifestation, des voix s'élèvent pour appeler à bloquer des trains dans les gares. Cela n'aura finalement pas lieu. Mais Elisabeth Mongin, originaire de Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine), l'assure : "s'il faut le faire, on le fera !".