Le Mans harmonise ses plaques de rues en hommage à treize communards
Baptisée en 1978, treize rues du quartier Vauguyon portaient simplement le nom de héros de la Commune de Paris, ces deux mois d'insurrection et de prise de contrôle de la capitale par le peuple en 1871. Les plaques ont été mises à jour pour mentionner explicitement cet épisode de l'histoire.
Louise Michel, Auguste Blanqui, Eugène Varlin, Paschal Grousset, Edouard Vaillant ou encore Jules Valles... Si vous ne saviez pas pourquoi les noms de ces personnes avaient été donnés à ces rues du quartier Vauguyon, au Mans, cette lacune est désormais comblée. À l'occasion des commémorations du 150e anniversaire la Commune de Paris, la ville du Mans vient de rajouter sur les plaques de treize rues portant des noms de communards, une référence explicite à cet épisode majeur de l'histoire sociale française.
"C'était un souhait de l'association, explique Martin Combe, membre des amis de la commune de Paris, car si certains noms sont évocateurs, comme celui de Louise Michel, l'icône emblématique de la Commune, pour d'autres, interrogez qui vous voulez, personne ne saura vous dire de qui il s'agit ! Maintenant, les gens auront cette référence historique qui renvoie à des faits."
Une manière aussi, pour une ville de gauche de "regarder l'histoire avec lucidité, en considérant l'idéal qui était porté à l'époque et le recul que l'on doit prendre sur ces événements et leur contexte", souligne le maire, Stéphane Le Foll, qui annonce que la ville fera aussi prochainement des choses sur "Ledru Rollin ou Garnier-Pagès, des personnages importants de la révolution de 1848".
Des rues baptisées en 1978 par l'équipe de Robert Jarry
Prise en 1978, juste après l'élection de Robert Jarry (PCF) à la maire du Mans avec une liste d'union de la gauche, la décision de baptiser ces treize rues des noms de communards relevait à l'époque "d'une réelle volonté politique de trouver des ancêtres communs, afin de renforcer cette union, tout en se réappropriant l'espace de la ville au nom du mouvement ouvrier, explique l'historien Karl Zimmer, d'ailleurs en même temps il y a le déboulonnage de la place Thiers, près de la préfecture, qui était celui qui avait écrasé la Commune de Paris."
Un travail de mémoire que va poursuivre l'actuelle majorité : dans le futur quartier Beaulieu (ancien stade Léon Bollée), quatre rues porteront les noms de communardes sarthoises.