Le Mans : la justice confirme l'expulsion de la famille congolaise
La justice donne sept jours à la mère de famille et à ses cinq enfants pour quitter leur appartement. Elle oblige toutefois la préfecture de leur proposer un hébergement d'urgence avant de procéder à toute expulsion. Le collectif de soutien à cette famille dit sa "colère et sa consternation".
"Colère et consternation". Le collectif qui s'est monté pour défendre la famille Diakatuka dit son écœurement après la décision du tribunal administratif. La justice confirme la possibilité d'expulser la famille, composée d'une mère et de ses cinq enfants. Originaires du Congo, tous ont fui en raison de pressions et de menaces. La famille, logée au Mans, dans le quartier des Sablons, a été déboutée de sa demande d'asile en France. Elle a reçu l'obligation de quitter le territoire.
Le préfet à l'obligation de leur proposer un hébergement d'urgence
Dans son jugement, le tribunal administratif confirme que "le préfet pourra faire procéder à l'expulsion (...) au besoin avec le concours de la force publique". Il précise toutefois que "compte tenu de la période hivernale et de la situation particulière de madame Diakatuka, mère de cinq enfants, dont l'un souffre d'infections respiratoires chroniques, l'expulsion est impérativement subordonnée à ce qu'un hébergement lui soit proposé au titre de l'hébergement d'urgence".
Le collectif qui soutient la famille s'interroge sur cette obligation : "est-ce une chambre d'hôtel?, faudra-t-il que la famille appelle le Samu Social tous les soirs?". Julien Cristofoli, enseignant, représentant syndical (FSU) et membre de se collectif s'inquiète : "comment est-ce qu'un enfant peut être disponible pour ses apprentissages quand il ne sait pas ce qu'il va manger le soir ni où il va dormir. Ca nous paraît complètement inconcevable!"
Au moins cinq autres familles concernées
Ce cas de la famille Diakatuka n'est pas isolé, d'après le collectif de soutien. Suite à la médiatisation de cette affaire, "cinq familles nous ont contacté", assure-t-il. Julien Cristofoli interpelle l'Etat : "il faut qu'il réagisse en se donnant les moyens d'accueillir dignement toutes les familles. Il y a, en Sarthe, la possibilité d'héberger davantage de personnes et de faire que des enfants se construisent sereinement et dignement. C'est l'honneur de la France d'accueillir ces personnes qui fuient la misère et la guerre".
► Le collectif "Laissons-les grandir ici" appelle à une réunion publique le 10 janvier 2019 au centre social "Le Kaléidoscope", au Mans, pour élargir le soutien aux autres familles concernées par cette question.