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Le mouvement des gilets jaunes se structure en Gironde

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Qui pour représenter les gilets jaunes ? Alors qu'au national, une délégation de huit porte-paroles cherche à rencontrer le gouvernement, dans le département girondin, d'autres délégations se forment elles aussi, avec un objectif : faire remonter leurs revendications aux élus locaux.

La députée En Marche de Haute-Gironde, Véronique Hammerer a reçu lundi des gilets jaunes pour faire remonter leurs revendications à l'Elysée La députée En Marche de Haute-Gironde, Véronique Hammerer a reçu lundi des gilets jaunes pour faire remonter leurs revendications à l'Elysée
La députée En Marche de Haute-Gironde, Véronique Hammerer a reçu lundi des gilets jaunes pour faire remonter leurs revendications à l'Elysée © Radio France - Laurine Benjebria

Après les actions, l'organisation. En cette deuxième journée de mobilisation, les gilets jaunes se structurent en désignant des porte-paroles au niveau national, au niveau départemental mais aussi parfois au sein même des actions réalisées dans le département. Des manifestants qui dressent également la liste de leurs revendications, parfois disparates (baisse de toutes les taxes, dissolution de l'Assemblée nationale et démission d'Emmanuel Macron) pour ensuite les remonter à des députés de la majorité. 

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Des porte-paroles nationaux critiqués par les porte-paroles locaux

Ce lundi, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, une délégation de huit "communicants officiels" a été annoncée.  Aucun de ces huit représentants ne vient de Gironde. Deux habitent la Nouvelle-Aquitaine : une serveuse corrézienne de 22 ans et un chargé de communication de 26 ans à Angoulême. Or il existe par ailleurs en Gironde différents porte-paroles, du moins des gilets jaunes actifs se revendiquent représentants du mouvement à l'échelle du département.

"il faut maintenant qu'il y ait un dialogue avec les décideurs qui sont placés aujourd'hui", Michaël

Ces représentants girondins critiquent ouvertement les porte-voix du mouvement au niveau national. C'est par exemple le cas de Michaël, chef d'entreprise dans l'Entre-deux-Mers qui se pose la question de leur légitimité : "Huit personnes qui ont été on entend désignées, élues, je ne sais pas". Ce gilet jaune girondin assure ne pas avoir participé au choix de ces personnes. Un ressentiment que l'on retrouve en nombre sur les différents groupes Facebook des gilets jaunes en Gironde.

Des porte-paroles girondins tirés au sort

Pour ouvrir ce dialogue, les membres les plus actifs du mouvement en Gironde ont organisé plusieurs réunions avant de former un groupe de porte-paroles, une dizaine venant notamment du Libournais, du Langonnais, de l'agglomération bordelaise et du Bassin d'Arcachon. "Pour être porte-parole, tout simplement on a été désigné par tirage au sort" explique Michaël.

"C'est très compliqué de synthétiser des revendications, de se dire porte-parole", Michaël

Leurs objectifs, "coordonner les actions et faire remonter les revendications auprès de la presse et du gouvernement" précise Michaël. Ils ont donc créé un site internet la semaine dernière. Ils invitent les manifestants girondins à leur envoyer par mail la liste de leurs actions en cours ainsi que leurs doléances. Pour l'instant, on en trouve trois : "la démission d'Emmanuel Macron", "la réécriture d'une nouvelle constitution" et "l'augmentation du pouvoir d'achat". Ils ont organisé une conférence de presse ce lundi soir à Darwin, à Bordeaux, pour se présenter.

Avant même qu'Emmanuel Macron annonce le nouveau cap en termes de transition écologique, beaucoup de gilets jaunes girondins prévoient déjà d'être déçus. "Très franchement, pour lever le mouvement, ça ne va pas passer par des mesurettes" affirme Michaël, l'un des porte-parole à l'échelle du département. Michaël espère tout de même des mesures en faveur du pouvoir d'achat, car cela rejoint les revendications des manifestants depuis plus d'une semaine. 

Des rencontres avec les députés de la majorité

Mais même ces porte-paroles locaux ne sont pas acceptés par tous les gilets jaunes du département. En Haute-Gironde, des porte-paroles ont été désignés pour représenter les manifestants du rond-point de Bel Air à Berson. Neuf ont été reçus lundi matin par la députée En Marche Véronique Hammerer à Pugnac, près de Saint-André-de-Cubzac. Ils sont arrivés avec des revendications écologiques, économiques et sociales. Des revendications qu'ils avaient collectées tout le week-end lors de leur barrage filtrant. 

A l'issue de leur réunion de deux heures, l'élue de la majorité a promis de remettre leurs doléances à l'Elysée et à Matignon. De leur côté, les gilets jaunes se disent ouverts à l'idée de renouveler cette expérience. Une autre réunion similaire a été organisée dans l'agglomération bordelaise lundi. Un gilet jaune de Bègles nous a confié avoir rencontré seul le suppléant de la députée LREM Bérangère Couillard, notamment pour ouvrir un dialogue entre la parlementaire et les manifestants, toujours mobilisés ce mardi en Gironde.

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