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Le numéro un mondial de la bière s'en prend à une petite brasserie bretonne
Après la création de sa "Brasserie artisanale du Leff", à Lanleff près de Paimpol (Côtes-d'Armor), Philippe Le Saux a reçu un courrier du géant belge AB Inbev, lui réclamant de changer de nom pour éviter "un risque de confusion" avec la marque Leffe. Le Breton ne compte pas se laisser faire.

Depuis deux jours, le téléphone n'arrête pas de sonner. Au bout du fil, des journalistes français, belges, néerlandais, et même des soutiens anonymes : "Bonjour, mon nom de famille, c'est Leff ! Je voudrais vous prendre des bières, et puis défendez-vous bien contre les brasseries belges, vous avez le soutien de la famille Leff !"
Entre deux interviews, Philippe Le Saux, brasseur à Lanleff près de Paimpol, se montre très reconnaissant envers tous ses soutiens. Des soutiens très bien venus, tant la fin d'année est compliquée pour le Costarmoricain.
David Contre Goliath
Philippe Le Saux dans le rôle de David. Cet été, il réalise son rêve en créant sa brasserie : la Brasserie artisanale du Leff. Pourquoi ce nom ? Il fabrique cette bière en se servant de l'eau de la rivière du Leff qui traverse la commune de Lanleff où il a installé sa brasserie. Une petite commune d'une centaine d'âmes qui l'a vu naître il y a 65 ans. "J'ai grandi dans la maison juste en face de la brasserie, l'école était au bout de la rue, c'est chez moi ici, c'est toute mon enfance", se rappelle Philippe Le Saux.
Quelques semaines après l'enregistrement de sa micro-brasserie à l'INPI (Institut national de la propriété industrielle), le nom est remonté jusqu'aux oreilles belges du géant de la bière AB InBev. Début décembre, dans un courrier, le groupe brassicole belgo-brésilien lui réclame de changer de nom afin d'éviter un "risque de confusion chez les consommateurs" avec la bière belge Leffe.
Le Costarmoricain se serait bien passé de cette affaire pour commencer sa reconversion dans la brasserie. Lui qui fabrique environ 1.500 bouteilles par mois en moyenne est très loin de concurrencer le géant de la bière belge :"J'ai lancé la brasserie pour les copains, les gens du coin, je ne fais que du circuit-court, de la vente directe, je n'ai même pas de code barre, c'est dire !"
Un appel du pied à la Région Bretagne
Ouvrir une brasserie, même de petite taille demande d'importants investissements. Philippe Le Saux a dépensé plus de 40.000 euros cette année pour ses cuves, ses matières premières et tous les outils pour le fonctionnement de la brasserie. Si l'affaire doit aller en justice, le Costarmoricain ne pourra pas lutter contre le géant belge : "La maire de Lanleff est d'un grand soutien, j'aimerais bien maintenant que la Région s'intéresse à cette affaire".
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