- Accueil
- Centre-Val de Loire
- Indre
- Infos
- Société
- "Le portable ne sert à rien" : le désarroi de centaines de Berrichons privés de connexion
"Le portable ne sert à rien" : le désarroi de centaines de Berrichons privés de connexion
Depuis le mois d'août, Orange n'autorise plus l'utilisation d'un boîtier donnant droit à un mini-réseau 3G à domicile. Une décision qui pénalise de nombreux habitants en zone rurale qui se retrouvent avec une connexion Internet dégradée et des appels de mauvaise qualité sur portable.

Pour joindre Stéphanie Perrin, il faut insister et multiplier les appels sur son téléphone portable. Quand elle est chez elle, à Nuret-le-Ferron, la communication coupe systématiquement. "Parfois, on tombe directement sur ma messagerie", se désole cette infirmière installée sur la commune depuis 2019. Jusqu'au mois d'août, elle pouvait compter sur l'offre "femtocell" développée par Orange. Un boîtier offrant une connexion 3G. Mais le dispositif a été assez brutalement interrompu. "On recule, on fait marche arrière. Ce n'est pas parce qu'on est 500 habitants dans la commune qu'on ne peut pas prétendre à un réseau mobile", dénonce Stéphanie.
À quelques kilomètres de là, David est dans la même situation. "Depuis qu'on n'a plus le boîtier, on capte beaucoup moins bien. Parfois, on n'a rien. Quand on appelle quelqu'un, il y a une coupure. C'est quand même gênant", s'agace cet habitant de Luant. "C'est pas normal, on paye déjà assez cher l'abonnement à 56 euros par mois", ajoute-t-il. Ces témoignages, ils sont nombreux. Et ils ont poussé le député LREM de l'Indre, François Jolivet, à évoquer le sujet à l'Assemblée nationale et à écrire un courrier à Orange.
Ces difficultés à se connecter à Internet ou à passer des coups de fil, ça a un impact sur la vie quotidienne. Stéphanie doit remplir des papiers administratifs après une journée de soins. "Je me lève à 4h30 le matin pour travailler sur mon logiciel parce que ça fonctionne un peu mieux. Quand on appelle Orange, les zones blanches n'existent pas et ce n'est pas vrai", explique-t-elle.
Une pétition signée par plusieurs centaines d'habitants de l'Indre
À Nuret-le-Ferron, plus de deux-tiers des 300 habitants ont signé une pétition envoyée à Orange pour dénoncer la suppression de ce service. Car c'est un vrai coup porté à l'attractivité de la commune. "À l'heure où on fait du télétravail, il est arrivé que des personnes refusent de venir dans notre commune parce qu'on ne peut pas appeler. Il y a aussi une habitante qui se pose la question de déménager à cause de cette problématique. La situation s'est dégradée", regrette Hervé Jeunesse, le maire du village.
Un pylône pour capter la 4G doit être installé en 2024 dans le meilleur des cas. Il a fallu batailler pendant de longues années pour en obtenir. "On se sent un peu oublié", constate le maire de Nuret-le-Ferron.