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Le SOS d'un couple de retraités de 89 et 81 ans, malades, qui pourraient se retrouver à la rue à Montpellier
Edouard, 89 ans et Marcelle, 81 ans, franco-libanais pourraient se retrouver à la rue dimanche à Montpellier. Leur fils se démène depuis plusieurs semaines, en vain. Ils lancent tous les trois un SOS.

Bernard Zoghbi est chauffeur de bus à Lunel, séparé de sa compagne depuis deux ans, il est à la rue malgré son travail "J'ai fait une demande de logement depuis un an et demi et ça fait un an et demi que je dors dans le dépôt de ma société de transport. Malgré mon salaire, je n'arrive pas à obtenir un logement. "
"Mes parents sont dépendants à 100 %, je ne pouvais pas les laisser mourir au Liban."
Il y a un an, l'état de santé de ses parents qui vivaient au Liban depuis une trentaine d'années, s'est brusquement dégradé. "Papa est tombé trois fois, il s'est cassé les deux jambes, le col du fémur, le coude. Il a fait une hémorragie interne. Il a été soigné. Maman a la maladie d'Alzheimer, elle est dépendante à 100 %. Donc il fallait être présent pour habiller, doucher, laver, papa, s'occuper de maman. Au bout de trois voyages au Liban, je suis revenu avec eux. Le dernier voyage du désespéré, je ne pouvais pas les laisser mourir là-bas. Donc je les ai amenés ici. On a été hébergés chez une amie pendant deux mois. Mais vue la pathologie difficile de mes parents, elle nous a priés de quitter son domicile. J'ai fait appel au CCAS de Grabels, je remercie énormément les services sociaux de Grabels qui nous ont trouvé un hôtel. Mais le contrat est signé jusqu'au 1ᵉʳ mai. Si je n'ai pas une alternative avec un logement d'urgence décent, je me retrouve à la rue avec mes parents."
"Je n'ai pas peur de dormir dans la rue, c'est pour mon épouse que je suis inquiet, la France est un pays généreux, elle doit nous aider."
Édouard, 89 ans est en fauteuil roulant, il veut d'abord rendre hommage à son fils qui lui vient en aide depuis un an sans compter son temps. "Mon fils a couru à droite, à gauche. Il a fait des efforts énormes. Je ne trouve pas les mots pour le remercier. C'est beau d'avoir un enfant comme ça.". Il sait cependant que dimanche, il pourrait se retrouver à la rue avec son épouse. L'idée de devenir SDF ne lui fait pas peur, c'est à son épouse qu'il pense. "À mon âge, c'est le dernier de mes soucis de dormir dans la rue et de crever à 89 ans. À mon âge, je ne m'inquiète pas. Je ne me fais pas de souci, mais je m'inquiète pour maman. Nous sommes mariés depuis 62 ans dans la paix et le respect. Sans domicile fixe ? SDF ? Je ne sais pas. Franchement, ça ne m'est jamais arrivé. Évidemment que ça fait peur. J'ai besoin d'un logement, d'un lit et surtout d'un lit pour mon épouse que j'aime. On est en France, la France est généreuse. Elle aide les gens âgés. On appelle ça une aide à la vieillesse. On est vieux et on attend cette aide que la France a promis aux vieux."
La difficulté, aujourd'hui, c'est qu'Édouard et Marcelle Zoghbi sont des Français expatriés depuis longtemps. Ils n'ont aujourd'hui aucun droit en France. Il leur faut d'abord obtenir un numéro de sécurité sociale et cela prendra plusieurs semaines encore. "C'est ce numéro de Sécurité sociale qui vous ouvre toutes les portes de la CAF, de la CMU, de toutes les aides que vous voulez. Donc bien qu'ils soient français, toutes les démarches administratives sans exception sont au point mort. J'ai fait une demande en urgence à la Sécu. Ça fait plus d'un mois. Je n'ai pas eu de réponse. Je suis allé taper à la porte de la mairie de Montpellier : grand point d'interrogation."
"Je n'ai jamais rien demandé, mais là, je lance un SOS. Sans logement pour mes parents, je ne pourrais par retourner travailler et je vais perdre mon emploi, c'est un cercle infernal."
Bernard en appelle aujourd'hui aux pouvoirs publics. "Moi, ça fait 33 ans que je travaille en France. Je n'ai jamais rien demandé. Il se trouve que là, j'ai pris un croche-patte dans ma vie. J'ai besoin d'une main tendue. À chaque fois, on nous dit oui, on va faire quelque chose. Et je ne vois rien arriver. Je dois reprendre le travail lundi prochain. Et si je n'ai pas de logement d'urgence décent pour mes parents, je ne pourrai pas reprendre mon boulot. Si je ne reprends pas mon boulot. Je suis licencié et ça va être le cercle infernal. L'administration connaît très bien le dossier, ils ont tout en mains. On a même les documents qui précisent que mes parents sont dépendants à 100 %. J'ai mis ma vie entre parenthèses pour eux. Alors là, je lance un appel, enfin plus qu'un appel, un SOS. Je ne sais pas si vous avez vu le film 'Seul au monde' avec Tom Hanks. Eh bien, c'est ça. C'est seul au monde. Et mes parents dans la rue ? C'est hors de question. Ils nous ont portés pendant toute notre vie. C'est à nous de rendre l'ascenseur. "
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