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"La Maison" : les premiers sans-abri accueillis dans des "tiny houses" et des caravanes à Tours

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"La Maison" accueille ce lundi ses deux premiers résidents. À terme, une vingtaine de sans-abri occuperont les "tiny houses" ou caravanes installées sur un terrain de la ville de Tours, situé quai Marmoutier dans le quartier Paul Bert.

Daze est l'un des deux premiers habitants de "La Maison" à Tours. Daze est l'un des deux premiers habitants de "La Maison" à Tours.
Daze est l'un des deux premiers habitants de "La Maison" à Tours. © Radio France - Sonia Ghobri

"La Maison" a ouvert ses portes à ses deux premiers résidents ce lundi 29 novembre. Ce projet social inédit à Tours en Indre-et-Loire vise à terme à accueillir une vingtaine de sans-abri dans des caravanes ou des "tiny houses", des studios de 12 m² sur roulettes. Il est porté par l'association Entraide et solidarité avec le soutien financier de l'État à hauteur de 800.000 euros pour cette année, et de la Ville qui a mis à disposition un de ses terrains, un ancien camping situé quai Marmoutier en bord de Loire. 

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Une vingtaine de sans-abris seront accueillis dans sept "tiny houses" et six caravanes en bord de Loire à Tours.
Une vingtaine de sans-abris seront accueillis dans sept "tiny houses" et six caravanes en bord de Loire à Tours. © Radio France - Sonia Ghobri

"C'est ma nouvelle maison, enfin" sourit Daze. "Enfin," parce qu'il a passé près de 30 ans de sa vie dans la rue. "Je crois que j'ai vécu sept ans en tout en appartement ces 33 dernières années. Le reste du temps j'étais dans la rue". Il est le premier bénéficiaire de ce dispositif à arriver sur les lieux. 

Cette solution d'hébergement lui a été proposée par l'association qui le croisait lors de maraudes. Il répondait aux critères, majeur et n'ayant pas recours aux dispositifs de droit commun tels que le 115. "Je n'appelais pas parce que j'avais ma chienne et qu'elle était refusée la plupart du temps", explique-t-il. Ici les animaux sont acceptés. "Mais malheureusement ma chienne, Don't know [son nom] est décédée vendredi. Elle avait 20 ans. Je suis vraiment triste"

Je n'ai pas de mots, c'est magique 

Mais cette nouvelle vie lui apporte du réconfort. Daze a du mal à réaliser. "Je n'ai pas de mots, c'est magique. J'ai 50 ans, j'ai besoin d'un peu de confort. Là, ça me changer du froid la nuit dehors. C'est tout propre, c'est neuf. Je vais pouvoir dormir tranquillement, j'espère", dit-il en riant avant d'ajouter en montrant son énorme sac à dos. "Je peux fermer la caravane à clef, ça change tout parce que mon sac à dos il fait 60 ou 70 kilos. Je le trimballe depuis quelques années maintenant, il y a des choses importantes dedans donc je ne le laisse jamais. Il y a beaucoup de vols sinon."

Il va pouvoir ranger ses affaires dans les placards de la caravane. Elle dispose d'un coin cuisine avec un four à micro-ondes, un évier, de la vaisselle mais également d'une table avec deux petites banquettes, d'un lit superposé, d'un autre grand lit. Pour se doucher, les résidents des caravanes devront se rendre dans un préfabriqué installé à l'entrée du terrain. En revanche, les "tiny houses" sont équipés de sanitaires. Sept "tiny houses" ont été construites ou sont en cours de construction pour ce projet, par la menuiserie Henry, basée à Saint-Cyr-sur-Loire.

Les "tiny houses" de "La Maison" à Tours sont équipées de sanitaires.
Les "tiny houses" de "La Maison" à Tours sont équipées de sanitaires. © Radio France - Sonai Ghobri

Des équipements communs mais de l'intimité

Les résidents auront accès également à un lieu de vie avec une gazinière pour cuisiner, de grands frigos, une buanderie, des cafetières, plusieurs grandes tables et une table de ping-pong. Il s'agit de dons ou de récupération. "On aura une télévision aussi, on attend un canapé. On veut que ce soit un lieu convivial et l'objectif est d'avoir un lieu de vie amovible c'est-à-dire d'avoir des meubles que l'on peut déplacer facilement", explique Grégory, moniteur-éducateur au sein de l'association Entraide et solidarité.

Il précise que personne ne sera obligé de se rendre dans ce lieu de vie. "Chacun a son intimité dans sa tiny house ou sa caravane. S'ils préfèrent rester seuls, ils peuvent mais nous irons vers eux. Cependant, on va aussi tout faire pour que les gens tendent à venir dans ce lieu de convivialité. Ce serait une grande victoire". 

Un accompagnement social et un accès au soins

Les sans-abris vont bénéficier d'un accompagnement pour leurs démarches administratives, pour trouver un emploi, et à un accès aux soins. Des infirmiers tiendront des permanences sur le site. Par ailleurs, trois moniteurs seront présents au quotidien. "On va vadrouiller partout sur le site, on sera présents dans le lieu de vie, et on a nos bureaux dans une sorte de tiny house à côté du lieu de vie pour les aider sur les tâches administratives ou pour des échanges plus confidentiels", indique Grégory qui se fixe deux caps à suivre : écoute et bienveillance. 

L'équipe se compose aussi d'un travailleur social référent, d'un responsable et de deux veilleurs. Ils resteront toute la nuit pour assurer la sécurité du site et veiller au respect des règles. Car ici, les mineurs n'ont pas le droit de dormir sur place et les visites sont interdites après 21h notamment. 

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