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Les champignons de plus en plus rares en Haute-Loire

Cette année encore, les champignons ont souffert de la sécheresse en Haute-Loire. A part dans les secteurs touchés par les orages, la cueillette est bien maigre.

2018 s'annonce une très mauvaise année pour les mycologues en Haute-Loire.
2018 s'annonce une très mauvaise année pour les mycologues en Haute-Loire. © Radio France - Marie-Jeanne Delepaul

Qui dit automne, dit saison des champignons. Mais avec la sécheresse de cet été, il va falloir bien chercher pour en trouver. C'est une très mauvaise année pour les mycologues, ces passionnés de champignons.

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"C'est partout pareil, à part dans les régions où il y a eu de gros orages, comme les Alpes du sud et les Pyrénées", soupire Patrick Chapon, pharmacien et président du groupe mycologique de la Haute-Loire.

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Un manque d'eau criant

Dimanche 23 septembre, il a fait une cueillette à Allègre : "On a trouvé soixante-dix espèces, ce qui est bien insuffisant pour une saison normale de champignons". Pour lui, la cause est claire : c'est lié à la sécheresse et au changement climatique.

Les champignons qui aiment l'eau, comme l'hygrophore pudibond, sont de plus en plus rares : "L'an dernier il y avait déjà ce problème de sécheresse, on n'en a pas vu un seul, alors que c'est normalement un champ qui colonise les sapinières sur terrain volcanique, en grande quantité, on peut en trouver des traînées de plusieurs centaines d'exemplaires."

Il y a quelques années, ce passionné prenait trois ou quatre paniers ; aujourd'hui il n'en prend qu'un, faute de trouver assez de champignons.
Il y a quelques années, ce passionné prenait trois ou quatre paniers ; aujourd'hui il n'en prend qu'un, faute de trouver assez de champignons. © Radio France - Marie-Jeanne Delepaul

Selon lui, une telle situation arrivait "tous les dix ou quinze ans" avant ; mais cela fait plusieurs années de suite que cela dure. Il plaisante, mi-amer : "Avant, quand je partais, je prenais trois paniers, aujourd'hui je n'en prends plus qu'un, ça ne sert plus à rien il n'y a plus de quoi les remplir !"

Heureusement, les champignons n'ont pas totalement déserté la Haute Loire. "Sur certains secteur son trouve encore des bolets, des amanites, des russules, des lactaires, mais on les trouve en moindre quantité." Pour les cueillir, il faut se rendre dans les secteurs favorisés par les orages : "le plateau de la Chaise-Dieu, Monlet, Allègre, Craponne-sur-Arzon et Belle-vue-la-montagne". Selon lui, tout l'ouest de la Haute-Loire est complètement sinistré, il n'y a pas de champignon du tout.

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Le champignon, essentiel pour la biodiversité

Certaines espèces sont carrément sur liste rouge, on n'a pas le droit de les ramasser car ils sont en voie de disparition : "il y a deux ou trois espèces qu'on n'a pas vu depuis quinze ans, on estime qu'elles ont aujourd'hui disparu".C'est d'autant plus problématique que le champignon est essentiel à la biodiversité : "Certaines espèces sont parasites, mais la majorité sont saprophytes. Ils font la litière du sous-bois et entretiennent l'humus forestier, ils favorisent la biodiversité du biotope", explique le pharmacien.  Certains champignons entretiennent également des liens étroits avec les arbres  : "Quand vous ramassez un bolet, il faut imaginer que leur mycélium est en relation avec l'épicéa ou le sapin voisin, ils aident les arbres à pousser". Si les champignons disparaissent, les arbres perdraient de précieux alliés.

Si vous voulez cueillir des champignons, attention : en Haute-Loire la cueillette est limitée à cinq kilos par personne et par jour pour les comestibles ; et vous pouvez ramasser au maximum dix exemplaires d'un champignon non comestible. Pour vous informer sur les champignons qui pousse dans la région, ainsi que la faune et la flore, vous pouvez consulter ce site .

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