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Les chasseurs de Gironde tristes et écœurés après la suspension des pratiques traditionnelles
La colère et la déception ont du mal à descendre du côté des chasseurs de Gironde après la suspension des pratiques traditionnelles par le Conseil d'État ce lundi soir. Jean De Cerval, chasseur à Bazas, dénonce un mépris de la ruralité et des décisions déconnectées de la réalité.

Un mois et demi après l'ouverture de la saison, certains chasseurs girondins rangent déjà une partie de leur matériel mais pas leur agacement. Ce lundi soir, le Conseil d'État a désavoué le gouvernement en suspendant les chasses traditionnelles (grives, merles noirs, vanneaux, pluviers dorés, alouettes des champs avec des pantes ou des matoles). L'argument évoqué pour contrer les arrêtés pris par le gouvernement : il existe un "doute sérieux quant à leur légalité" car ils risqueraient de se heurter au droit européen.
J'ai droit à 300 alouettes par saison de chasse, je n'en attrape que 50 - Jean De Cerval, chasseur à Bazas
"C'est encore une loi européenne totalement déconnectée de la ruralité qui s'abat sur nous", peste Jean De Cerval. Il chasse l'alouette aux pantes à Bazas depuis 35 ans alors que sa famille a commencé il y a plus d'un siècle sur ce terrain. "C'est une tradition ancestrale, on retrouve des cartes postales dans les Landes où l'on voit ces types de chasse. Les prélèvements sont vraiment très faibles. Le règlement nous stipule qu'on a le droit de prendre 300 alouettes par an mais j'en attrape plutôt 50 pour ma part", avance-t-il, déclaration de prélèvement à l'appui. Il regrette une décision cruelle, à son sens, qui "punit une minorité car il y a quelque centaine de chasseurs qui pratiquent cela. Je suis triste et écœuré".
Braconnage et modes alternatives de chasse, rétorque la LPO
De l'autre côté, la Ligue de Protection des Oiseaux se réjouit de cette décision, mais reste modérée. "On a quand même vu le gouvernement tenter de réintroduire ces chasses traditionnelles", tempère son directeur général Yves Verilhac. Ce dernier tient à rappeler qu'il existe d'autres façon de chasser, par exemple, l'alouette : "On peut aussi la chasser au fusil. Mais selon les dernières estimations, il s'en abat près de 200 000 au fusil, principalement dans le Sud-Ouest. C'est une espèce qui a perdu près de 30% de ses effectifs en 15 ans , pas uniquement à cause du piégeage mais est-ce bien la peine d'en rajouter ?"
On sait très bien que la France est l'un des champions d'Europe du braconnage [...] Il y a aussi beaucoup d'hypocrisie autour de ces pratiques - Yves Verilhac, directeur général de la LPO
Yves Verilhac veut aussi démonter l'argument d'un faible prélèvement : "C'est la partie visible de l'iceberg. On sait très bien que la France est l'un des champions d'Europe du braconnage. Environ 500 000 passereaux sont vendus sous le manteau dans notre pays dont la moitié pour la consommation. Il y a aussi beaucoup d'hypocrisie autour de ces pratiques." De son côté, la Fédération nationale des chasseurs, par le biais de son avocate, précise que ces chasses sont encadrées et soumises à des quotas dans les départements qui sont concernés. Par exemple, 106 500 alouettes des champs pouvaient être chassées au maximum cette saison dans ces quatre départements : Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques.
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