Les cimetières berrichons numérisés par des généalogistes passionnés
L'un des principaux sites de généalogie en Europe a lancé un défi à ses abonnés : recenser toutes les sépultures de France afin de faciliter les recherches des généalogistes. Plusieurs passionnés berrichons ont commencé le travail dans l'Indre et le Cher.

Des tombes envahies de végétation, des plaques cassées qui disparaissent peu à peu dans la terre, des monuments funéraires en train, peu à peu, de tomber dans l'oubli, concessions échues dont on ne retrouve aucun descendant pour entretenir le site ... Chaque année, des centaines de sépultures disparaissent en France. Avec elles, tout un pan de mémoire.
Fort de ce constat, le site Généanet a lancé il y a un an une application : Sauvons nos tombes . L'idée est simple : demander aux dizaines de milliers de membres du site, des généalogistes passionnés, de se rendre dans le cimetière le plus proche de chez eux et de photographier chaque tombe, chaque plaque, chaque monument.
Jérôme Galichon est responsable de ce projet : "l_'objectif est double : préserver la mémoire des tombes et des noms pour permettre aux généalogistes de retrouver la piste de cousins, de parents disparus. Mais également sauver le patrimoine. Certaines tombes ont des architectures intéressantes et elles sont perdues faute d'entretien_".
400.000 tombes ont déjà été recensées en Europe. En Berry, quelques généalogistes se sont lancés dans ce travail titanesque : plusieurs cimetières de l'Indre et du Cher sont en cours de numérisation. Déjà plus de 15.000 tombes ont été relevées.
"La généalogie ne peut fonctionner qu'avec la solidarité - Jean-Marie, généalogiste contributeur
Jean Marie fait partie de ces généalogistes berrichons qui arpentent les cimetières, appareil photo en main. "J'ai commencé l'été dernier. J'habite à côté du cimetière Saint-Denis de Châteauroux, alors j'ai téléchargé l'application sur mon smartphone et je me suis mis à recenser, allée par allée, les sépultures." En quelques mois, il a déjà photographié plus de 1.500 tombes.
"Il suffit d'entrer le nom du cimetière et de faire la photo. Elle ne reste pas en mémoire dans le téléphone, elle part directement sur le site." explique Jean- Marie. Là, la chaîne de solidarité continue : d'autres généalogistes se chargent d'indexer un par un tous les noms et toutes les dates indiqués, afin de permettre aux moteurs de recherche de trouver facilement les sépultures.
"Je suis généalogiste amateur. J'ai vite compris que sans la solidarité, ça ne peut pas fonctionner. J'ai du temps, j'aime aider ... Alors je fais ça bien volontiers," témoigne Jean-Marie qui a déjà été contacté à plusieurs reprises par d'autres familles, via le site internet, pour le remercier de son action. "Une dame m'a envoyé un mail pour me remercier. Grâce à mes photos, elle avait retrouvé la tombe de sa grand-mère. La concession était échue. Elle a pu joindre à temps le cimetière ..."
L'aide des nouvelles technologies
Certaines inscriptions sont difficilement déchiffrables. Mais cela n'arrête pas les généalogistes. En effet, le site internet emploie des ingénieurs capables de retoucher légèrement les images pour faire ressortir les gravures. Il dispense également des conseils pour prendre des photos de meilleure qualité. Enfin, il encourage à tout photographier, même ce qui paraît ne pas pouvoir être exploité. "Le site mise sur les technologies qui seront développées un jour et qui permettront de sauver ces photos," précise Jean-Marie.
Reste tout de même une limite : les règlements internes de chaque cimetière. "Certaines mairies interdisent les photos dans les cimetières. Nous demandons bien évidemment à nos internautes de respecter cela," insiste Jérôme Galichon. De même, le site invite les généalogistes à ne jamais déplacer quoi que se soit sur les tombes.
Dans le Berry, une vingtaine de cimetières sont en cours d'indexation.
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