Les commerçants ont peur avant les manifestations prévues à Bordeaux ce samedi
Une semaine après les dégradations qui ont eu lieu pendant la manifestation contre la loi de sécurité globale à Bordeaux, les commerçants du centre-ville craignent de nouvelles violences avec les deux mobilisations organisées ce samedi. Leur moral est loin d'être à son zénith.
Après la manifestation qui a eu lieu à Bordeaux, samedi dernier, pour protester contre la loi de sécurité globale, les commerçants appréhendent fortement les manifestations prévues ce samedi. Pour rappel, la semaine dernière, des débordements ciblés ont émaillé la mobilisation et trois personnes ont été interpellées. Un jeune homme de 19 ans, jugé ce mardi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, a même été condamné à six mois de prison ferme. Il avait dégradé des vitrines de magasins rue Sainte-Catherine.
Pour rappel de l'agenda social à Bordeaux, ce samedi 5 décembre :
- une manifestation est organisée à 14h, place de la Bourse pour protester, à nouveau, contre la loi de sécurité globale et les violences policières.
- un autre rassemblement est prévu à 15h, place de la Victoire, et cette fois-ci il s'agit de dénoncer la précarité grandissante en France.
"Les casseurs m'ont menacée"
Aurore tient une boutique de prêt-à-porter sur le cours de l'Intendance, à Bordeaux, et elle a essayé de raisonner les casseurs "mais ils m'ont menacée avec leurs matraques et m'ont dit de pas m'interposer". C'est alors qu'ils s'en sont pris à la vitrine de la banque qui est collée à son magasin.
Aujourd'hui, les vitres sont encore brisées et la banque a décidé de faire venir des ouvriers pour renforcer l'entrée. "On pose des plaques de madrier et du placo épais de 15cm donc là il n'y a aucune chance qu'il les détruisent", indique Ricardo, l'un des ouvriers.
La Belle Révoltée
À une centaine de mètres de là, toujours sur le Cours de l'Intendance, Aurélia a vu les casseurs s'en prendre à la vitrine de sa boutique de lingerie féminine. "On pense tous les jours aux manifestations. On avait même les larmes aux yeux en quittant la boutique samedi dernier", raconte-t-elle, la voix chevrotante. "On a eu les gilets jaunes, les autres manifestations, la crise sanitaire et donc la crise économique et là on a ces manifestations", peste Béatrice, une vendeuse de chaussures.
Certains commerçants ironisent même : pour eux, Bordeaux, "la Belle endormie" est devenue "la Belle révoltée".