Les gilets jaunes de Bandol se structurent pour continuer le mouvement
Les gilets jaunes sont toujours mobilisés sur le rond-point à la sortie de l'échangeur de Bandol (Var). Le mouvement se structure chaque jour un peu plus afin d'obtenir la mise en place du référendum d'initiative citoyenne. Une police interne a été créée pour assurer le bon ordre sur le rond-point.

La barrière de péage de Bandol dans le sens Toulon-Marseille sur l'A50 étant toujours fermée, les gilets jaunes occupent désormais le rond-point emprunté par les automobilistes, obligés de quitter l'autoroute pour la reprendre un peu plus loin. Un changement de lieu, mais pas de philosophie puisque le mouvement se poursuit, chaque jour un peu plus structuré.
Ce mardi dans la matinée, rassemblés autour d'un braséro, de nombreuses têtes blanches. Ils ne sont pas encore très nombreux à avoir rallié leur point d'occupation, mais les renforts arrivent petit-à petit. Laurence, en longue invalidité, accompagne son mari retraité. Elle avoue avoir mis "sa vie entre parenthèse" depuis le 17 novembre, début de la mobilisation. "On ne fait plus grand chose à la maison, on est là tout le temps pour soutenir le mouvement, raconte t-elle. Et surtout, on le fait pour les générations suivantes, nos enfants, nos petits-enfants, qu'on ne leur laisse pas un monde sans fraternité, ni solidarité" explique la grand-mère. La solidarité, c'est en effet le mot qui revient le plus souvent ce dans la bouche des mobilisés. "C'est ce qui nous fait tenir" souligne Jean-Noël, retraité lui aussi. Un sentiment partagé par cet autre gilet jaune qui se dit retraité "à l'aise" : "Je vis avec un peu moins de 2.000 euros par mois, mais je viens ici pour soutenir le mouvement parce que ce n'est pas acceptable la situation des retraités. Et si le président Macron ne fait rien, on court à la catastrophe. Car en 1789, pour la Révolution, il n'y avait rien dans les assiettes. Et il faut faire attention au jour où il n'y aura plus rien dans les assiettes de nos retraités aujourd'hui. Là, la France va se réveiller, car les Gaulois sont des résistants mais aussi des combatifs."
"On se structure pour continuer." Jean-Noël, gilet jaune à Bandol
Alors que le mouvement ne devait pas passer Noël, ils sont encore bien là. "Mais on se structure pour avancer. Déjà, on a fait signer de nombreuses pétitions pour obtenir le RIC. Et puis on va se rapprocher de notaires ou de professionnels pour savoir ce qu'on peut faire plus précisément. On a même écrit une chanson sur le mouvement. Des musiciens travaillent sur la musique", raconte Jean-Noël. Et puis ils assurent leur propre maintien de l'ordre. "On a des gens qui viennent pour boire et faire la fête, mais on n'en veut pas de ces gens-là. Ce ne sont pas des gilets jaunes. Ici, on n'est pas là pour faire la fête" explique Omar, un ouvrier qui habite dans l'agglomération toulonnaise, mobilisé depuis le premier jour.
Pas un signe de lassitude chez nos aînés bien emmitouflés pour supporter de rester des journées entières par des températures très en baisse. "On n'a pas envie de rester là encore deux ou trois mois, mais s'il le faut, on sera là", conclut Jean-Noël.