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Les internes doivent désormais travailler 48h par semaine maximum au CHU de Bordeaux

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Depuis le 1er mai, un décret limite à 48h maximum la semaine de travail des internes dans les hôpitaux. Au CHU de Bordeaux, la direction explique que ces dispositions seront respectées, il suffit de s'organiser, mais les syndicats des internes craignent que certains chefs de service ne traînent les pieds pour appliquer cette mesure.

CHU Bordeaux
CHU Bordeaux © Radio France

Une petite révolution est passée inarperçue dans le monde hospitalier : depius le 1er mai, les internes doivent effectuer une semaine de 48h de travail maximun, alors que jusque là, leur semaine de travail pouvait aller au delà de 60 heures.

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Les hôpitaux doivent respecter le décret pris fin février par le Ministère de la santé, sous peine de se voir infliger des sanctions financières. Sur injonction de Bruxelles, la France est en effet obligée de se conformer à la législation européenne. En clair, les internes doivent désormais passer huit demi-journées à l'hôpital, contre 10 auparavant. Les deux 1/2 journées libérées doivent être consacrées à la formation à la fac et au travail personnel, comme la préparation d'une thèse.

Pour les hôpîtaux qui avaient l'habitude d'employer des internes toute la semaine, il faut donc revoir entièrement les plannings. C'est le cas au CHU de Bordeaux, où ils sont 700 au total à travailler (sur un total de 14.000 salariés), répartis dans les 85 services. La direction du centre hospitalier promet que tout sera réglé d'ici le mois prochain.

"Les internes étaient jusque là présents quasiment toutes les demi-journées, du lundi au samedi midi. Maintenant, il faut, équipe par équipe, analyser qui fait quoi, qui est où, à quel moment. Il faut remettre à plat les organisations. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un casse-tête, mais c'est compliqué, parce que c'est la remise en cause des pratiques qui existaient jusqu'alors."
— Jean-Pierre Leroy, directeur des affaires médicales au CHU de Bordeaux.

Les syndicats d'internes déclarent qu'ils resteront vigilants, car selon eux, tout va dépendre du bon vouloir des chefs de services, et des pressions qu'exercera ensuite sur eux la direction. Dans le service de médecine générale où Daphné Tuckwell travaille, une nouvelle organisation a été mise en place. Elle ne travaillera pas plus de 48h par semaine.

"C'est très important que ce soit appliqué, parce que c'est inadmissible que des internes n'aillent pas en cours, parce que des chefs de service le leur interdisent. La médecine, ça s'apprend au lit des patients, mais mais ça s'apprend aussi dans les livres et dans la transmission du savoir par nos aînés".
— Daphné Tuckwell, interne en médecine générale au CHU de Bordeaux.

Cette réduction du temps de travail à 48 heures maximum par semaine, c'était une vieille revendication des internes.

"Il y a des stages où je faisais jusqu'à 100 h par semaine. Je passais du vendredi soir au lundi matin à l'hôpital, parce que l'organisation était ainsi, et je dois avouer qu'il y a des moments où j'étais fatigué, et où je suis passé sans doute à côté de certaines choses. Heureusement, il n'y a rien eu de grave, mais s'il y avait eu un accident, j'aurais été directement responsable."
— Daphné Tuckwell

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Mais la direction du CHU de Bordeaux explique que cette réforme est actuellement difficile à mettre en place, car il manque encore des décrets d'application, qui doivent paraître dans le courant du mois. Un exemple : le décompte des astreintes. Le CHU ne sait pas encore s'ils doivent rentrer en compte dans le calcul des 48h heddomadaires.

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