Les militants Aides du Mans manifestent contre l'expulsion d'un homosexuel guinéen
Cinq volontaires de l'association Aides se sont rassemblés, jeudi 3 mai, devant la préfecture de la Sarthe. Ils protestaient contre l'expulsion de Moussa, guinéen homosexuel, vers son pays d'origine. Ils estiment que ce militant d'Aides à Nîmes court des risques s'il rentre chez lui.

Les militants de l'association Aides se sont mobilisés devant la préfecture de la Sarthe, jeudi 3 mai, pour dénoncer l'expulsion en cours d'un guinéen homosexuel. Ce rassemblement se tenait dans le cadre d'un appel national de l'association de lutte contre le Sida. Moussa, militant à l'association Aides de Nîmes, était jeudi soir en garde à vue à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, où il risquait d'être embarqué de force dans un avion pour Conakry, d'après Aides. En Guinée, l'homosexualité est punie jusqu'à trois ans de prison.
Ce n'est pas humain !
Le rassemblement des militants de l'association visait d'abord à informer la population. "Dans certains pays, l'homosexualité n'est pas légale. Elle est clairement réprimandée, par des lynchages, des peines d'emprisonnement et au pire la mort", explique Brakha Laubert, volontaire d'Aides au Mans. Elle estime que Moussa est susceptible d'être confronté à ces risques s'il est reconduit en Guinée.
Plus largement, les volontaires voulaient protester contre la politique migratoire du gouvernement. "Ce que fait la France n'est pas correct, pas digne. On ne peut pas décemment renvoyer une personne qui risque de mourir sur son sol. Ce n'est pas humain !" Elle déplore l'image donnée par la France à l'international. "Ce concept de pays des droits de l'Homme devient compliqué à porter quand tant de gens sont reconduits dans leur pays par avion, où ils risquent beaucoup de choses pouvant entraîner la mort." Les militants estiment que la loi Asile et immigration, votée récemment par l'Assemblée nationale, pourrait augmenter le nombre de situations de ce type.