Mutilation d'une jument à Arnac-la-Poste : les propriétaires et éleveurs limousins de plus en plus inquiets
Le monde du cheval vit dans la crainte. Depuis plusieurs mois un peu partout en France des chevaux sont retrouvés atrocement mutilés; certains ont été tués. Il y a eu un premier cas en Limousin ce jeudi. Les propriétaires font preuve de vigilance à défaut de pouvoir enfermer leurs chevaux.
"Au début on pensait que c'était juste une petite bêtise de quelques jeunes peut-être qui se faisaient des défis". Gilles Bordes avoue que désormais sa crainte est très vive quant à ces agressions de plus en plus atroces dont ont été victimes déjà de nombreux chevaux un peu partout en France.
Dans son centre équestre de Saint-Fortunade en Corrèze, il a environ 50 chevaux. La plupart sont désormais gardés sur le site même. "On les lâche dans les paddocks aux alentours. Ce qui fait qu'on est sous surveillance directe". Ceux qui sont plus éloignés sont chez des proches ou des amis à qui Gilles Bordes a demandé de faire plus attention que d'habitude encore. "Même à ceux qui ne sont pas concernés, les voisins des voisins, tout le monde est un peu sur le coup" précise-t-il.
Des craintes multiples
Mais il est impossible de surveiller des chevaux en permanence. "Surtout quand vous avez des parcelles qui font 15 hectares" souligne Sibylle Duval, éleveuse à Dompierre-les-Églises en Haute-Vienne. De fait sa vingtaine de chevaux vivent exclusivement dans les prés. "Moi je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus qu'espérer que rien ne se passe" ajoute-t-elle. Une forme de résignation un peu habituelle chez les propriétaires de chevaux qui ont à redouter, dit-elle, tant de choses lorsque leur animaux sont éloignés, entre les blessures et les gens qui rentrent dans les enclos voire qui en ouvrent les portes.
Vigilance accrue à Pompadour
A Pompadour, cité du cheval par excellence en Limousin, aussi on a pris la mesure de la menace. D'autant plus qu'un cas d'attaque dans une écurie a déjà eu lieu. "On se croyait à l'abri en mettant les chevaux dans des box fermés, ce qui n'est plus le cas" fait remarquer la directrice du Haras national Ariane Littardi.
Par précaution donc une porte du château laissée tout le temps ouverte permettant d'accéder aux écuries est désormais tout le temps fermée le soir. "On n'est pas à l'abri de mettre éventuellement un système de vidéosurveillance sur les portes" ajoute-t-elle. De son côté la gendarmerie fait le tour des élevages et structures équestres pour sensibiliser les propriétaires au danger. Et elle a accentué ses patrouilles.