Les purificateurs d'air : solution du déconfinement ?
En Savoie, à quelques jours du déconfinement, un importateur Chambérien d'un fabricant allemand vante les mérites du purificateur d'air dans les espaces de travail. Selon un infectiologue de Chambéry, rien ne remplace les gestes barrières.
Les purificateurs d’air sont-ils la solution contre le Covid-19 ? A l’heure où se profile le retour au travail, les démarcheurs en tout genre proposent aux entreprises des solutions pour améliorer les espaces de travail. Et les purificateurs d’air font une entrée en force sur ce créneau post-11 mai.
Une aide pour lutter contre le Covid-19 ?
Une référence dans son secteur, innovant en permanence, "avant-gardiste" ainsi qu'il se définit, Eric Ducruez, 35 années d’expérience dans la photocopieuse, s’est diversifié pour amoindrir la pollution générée par ses machines dans les open spaces. Car les photocopieuses et les imprimantes rejettent quantité de micro-particules.
Basé à Chambéry, Eric Ducruez devient en ce moment importateur pour la France de purificateurs d’air, fabriqués en Allemagne par un constructeur qui a flairé l’air du temps si l'on peut dire. "Ils le disent sur leur site internet. Il s'agit d'une aide pour lutter contre le Covid-19. Ils sont d'ailleurs débordés par la demande."
Il s'agit de filtres à charbon, capables de purifier jusqu’à 160 m2. L' investissement va de 360 à 2000 euros. A ce prix-là, est-ce le remède miracle anti-Covid ? Le vendeur est prudent. "Ce qui est certain, c'est que ça assainit les salles de travail polluées par d'infimes particules. A commencer par les rejets des imprimantes. Et aussi toutes les micro-particules qui se baladent dans l'air. Cela rassure les personnes qui évoluent dans la salle. Le purificateur est un geste barrière en plus. Cela ne remplace pas les masques, le lavage des mains et la distanciation physique bien sûr." Le chef d'entreprise est sollicité en ce moment pour en installer sur toute la région Auvergne-Rhône-Alpes. Et même au-delà - il en a installé un dans l'Oise.
Attention à ne pas se laisser piéger par un faux remède !
"Si c’était efficace à 100 % , on en aurait dans les salles de réanimation", dit en souriant l’infectiologue Olivier Rogeaux de l’hôpital de Chambéry. Le spécialiste martèle que le Covid-19 est un virus qui se transmet entre les humains essentiellement, par le contact ou les postillons. "Ce serait pertinent pour une maladie qui se transmet de manière aérienne. Ce qui n'est pas le cas dans l'immense majorité des cas. Cela peut être un dispositif supplémentaire mais en aucun cas la barrière contre le Covid. Cela peut se révéler piégeux si on abandonne les gestes barrières en se disant qu'on est tranquilles parce qu'on a un purificateur d'air. C'est vraiment la fausse sécurité absolue."
Le vendeur Savoyard Eric Ducruez ne dit pas autre chose. Il se défend par ailleurs de faire du profit sur le dos du coronavirus. "C'est du service avant-tout. On a la marge la plus faible sur ces produits qu'on vend. Pour moi, c'est la continuité du virage éco-responsable que j'ai pris, bien avant la crise du coronavirus."
➥ Dans son éventail d'activités, Eric Ducruez a une autre spécialité : les écran tactiles de grande taille. Il doit en installer huit la semaine prochaine. Les sociétés s'équipent pour réaliser des Visio-conférences.
➥ Eric Ducruez est en train de distribuer en France des bornes pour prendre la température en deux secondes. "Pour filtrer les entrées dans l'entreprise. Une réponse instantanée. Vous avez une réponse immédiate sur votre température." Des bornes qui tournent autour de mille euros. Il est dans l'attente d'une certification médicale pour ce genre d'outils qui semblent promis à un avenir certain. Malheureusement.