Les régulateurs du Samu de Toulon en grève illimitée, ils ont peur de "disparaître"
Les agents de régulation médicale du Samu de Toulon sont en grève illimitée à partir de ce mardi 25 mai à 19h. Ils s'opposent à la proposition de loi de Fabien Matras, député du Var, qui pourrait instaurer un numéro unique d'urgence en France : le 112 pourrait (notamment) remplacer le 15.
S'ils continueront à répondre aux appels, les 38 assistants de régulation médicale du Samu de Toulon ont déposé un préavis de grève à partir de ce mardi 25 mai, 19h. Une grève illimitée alors que s’ouvre ce mercredi devant l’Assemblée nationale les discussions sur la proposition de loi de Fabien Matras, député LREM du Var, pour "consolider le modèle de sécurité civile français et valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers". Le texte prévoit notamment l’instauration d’un numéro unique d’appel d’urgence : le 112 pour remplacer le 15, le 18 et le 17.
Cette idée fait bondir les régulateurs du Centre 15 de Toulon. Ils se disent "humiliés" car au-delà de la disparition du 15 et des craintes de délais rallongés pour la prise en charge des patients, la proposition de loi "n’évoque jamais l’avenir des assistants de régulation médicale" selon Manon Magagnosc, déléguée CGT de l'hôpital Sainte-Musse de Toulon, et Jean-Éric Lodevic, délégué FO, porte-paroles des assistants de régulation qui n'ont pas été autorisés à s'exprimer devant la presse par leur direction.
Pour Manon Magagnosc, les régulateurs "ont tout simplement peur de disparaître ou d'être _relégués à des tâches qui sont bien en-dessous de leurs compétences_. Ils se posent beaucoup de questions sur leur avenir mais n'obtiennent aucune réponse alors que c'est un député du Var qui est l'auteur de ce texte !"
Alors que la polémique enfle sur ce numéro unique entre pompiers et Samu, Jean-Éric Lodevic précise qu'il ne veut pas "opposer ces deux métiers. Ils sont complémentaires dans la prise en charge des patients. Nous avons des personnels hospitaliers qui interviennent dans les ambulances des pompiers ou sur leur plateforme d'appels. Il faut que cette coopération puisse continuer en bonne intelligence et dans le respect des deux professions. Mais avant que la loi soit votée, les professionnels du Samu doivent pouvoir exprimer leur point de vue !"
Dans un communiqué relayé par l'Union départementale des Sapeurs-Pompiers du Var, la Fédération nationale écrit que "la confusion des numéros d’appels d’urgence règne en France contrairement aux pays anglo-saxons. Le 112 permettrait de gagner du temps sur le traitement de l’urgence grâce à une réponse interservices de tous les professionnels. Le "logiciel" de l’urgence des années 80 doit être réorganisé."