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Liberté d'expression : l'archevêque d'Albi critique à son tour une "liberté abusive"
Au lendemain des déclarations polémiques de l'archevêque de Toulouse sur la liberté d'expression, celui d'Albi va dans la même sens. Dans un message adressé sur le site du diocèse, Monseigneur Legrez parle "de liberté abusive."

Ce vendredi sur l'antenne de France Bleu Occitanie, Monseigneur Le Gall l'archevêque de Toulouse a déclenché de vives réactions après avoir dit qu'il était contre la liberté de blasphémer. Dans la foulée, l'archevêque d'Albi va également dans ce sens. Monseigneur Legrez estime que "jamais la liberté d’expression ne devrait faire fi du respect dû aux convictions d’autrui."
"Il ne s'agit absolument pas de remettre en cause la liberté d'expression, assure d'emblée Monseigneur Legrez, joint par France Bleu Occitanie. Mais peut-on parler de liberté d'expression lorsque l'autre est ridiculisé, moqué, considéré comme quantité négligeable ? Je ne crois pas. Et je crois être dans mon rôle quand j'appelle au respect de tout personne humaine. Il y a un équilibre très difficile à trouver, je le reconnais, mais il faut essayer de le trouver", poursuit-il.
"Une liberté abusive" pour Mgr Legrez
Monseigner Legrez s'est d'abord expliqué dans un message de soutien apporté aux victimes de l'attentat de Nice publié sur le site du diocèse d'Albi. "La colère nous saisit", écrit-il, avant de se questionner sur la liberté d'expression et sur l'utilité des caricatures. "Comment peut-on en arriver à une telle horreur ? (...) Si la liberté d’expression fait bien partie des valeurs de la République, il est incontestable que la fraternité et l’égalité en font aussi partie. Peut-on cultiver la liberté sans tenir compte de la fraternité et de l’égalité ? À partir du moment où le respect pour ce qui est le plus sacré pour certains disparaît, peut-on encore parler de fraternité ? En riant de manière sarcastique de ce qui compte le plus pour un autre citoyen, se place-t-on dans une relation d’égalité ? Comment croire que la quintessence de l’esprit français réside dans la vulgarité et la malveillance ? Jamais la liberté d’expression ne devrait faire fi du respect dû aux convictions d’autrui", peut-on lire dans le message_._
Les propos similaires de l'archevêque de Toulouse condamnés
L'archevêque d'Albi tempère dans la suite du message : "Évidemment, loin de moi de justifier la moindre barbarie fût-elle engendrée par l’incompréhension de « l’esprit français ». Ces actes meurtriers sont infiniment plus condamnables !
Avant de parler de liberté abusive : "Prions pour que la sagesse soit donnée aux divers responsables de notre pays qui a mieux à transmettre au monde qu’une liberté abusive, engendrant chez nous de telles morts si cruelles et regrettables, et pouvant causer ailleurs dans le monde d’horribles violences et la persécution de chrétiens."
Ce vendredi sur France Bleu Occitanie, Monseigneur Le Gall a suscité la polémique en expliquant que montrer des caricatures "c'était jeter de l'huile sur le feu." De nombreuses personnalités ont réagi, de Jean-Luc Mélenchon au président du département de la Haute-Garonne Georges Méric.