Libourne : des pavés en souvenir des victimes de la Shoah
Tout le week-end, des commémorations ont eu lieu, à Libourne et partout en France, en souvenir des victimes de la déportation dans les camps nazis.

C'est ce dimanche la journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation. A cette occasion, Libourne a organisé un week-end de commémorations.
Le 10 janvier 1944, à Libourne, 69 personnes de confession juive ont été raflées puis acheminées vers les camps de concentration nazis. En l'honneur d'une des familles déportées ce jour-là, cinq pavés ont été posés par l'artiste allemand Gunter Demnig sur le pas de la porte du 14 rue Victor Hugo. C'est là que vivait la famille Lipschitz, venue s'installer à Libourne pour fuir le nazisme en Pologne.
Le Berlinois a inventé les stolpersteine, littéralement les "pierres sur lesquelles ont trébuche", pour rappeler l'histoire à ceux qui passent sur ces pavés recouverts d'une plaque en laiton.
Les personnes sont oubliées quand on oublie leurs noms. Avec cette pose, on garde les noms présents" - Gunter Demnig, artiste berlinois.

L'hommage des collégiens
Des élèves du collège Les Dagueys, à Libourne, ont raconté l'histoire des membres de la famille Lipschitz et ont chanté en leur honneur. "Redonner une identité, un nom aux personnes qui ont été raflées, c'est éclairer l'avenir. J'ai été stupéfié il y a quelques semaines d'une étude qui démontrait que 20% des jeunes français ne connaissaient pas la Shoah", raconte Philippe Buisson, le maire de Libourne.

Josette Mélinon a elle-même été raflée en 1944 avec toute sa famille, mais elle a survécu. Cette libournaise de 79 ans est à l'initiative de la pose de ces pierres.
Josette Mélinon a été déportée à l'âge de 4 ans avec toute sa famille.
Des stolpersteine partout en Europe
En Gironde, Libourne est la 3e ville, après Bordeaux et Bègles, à avoir installé ces pavés de la mémoire. Gunter Demnig, lui, a déjà posé 17 000 pierres dans 24 pays d'Europe.