Loi de sécurité globale : les Manceaux continuent de se mobiliser
La mobilisation ne faiblit pas autour de la loi de sécurité globale au Mans. La Police estime que la manifestation a rassemblé 800 personnes, les organisateurs estiment le cortège entre 1000 et 1200 manifestants.
Parapluies à la main, le cortège a rassemblé environ mille personnes contre la loi de sécurité globale. Plus que l'article 24, c'est la loi dans son ensemble que les organisateurs appellent à retirer. Notamment les articles 21 et 22 : " Les chaines de commandements de la police seront difficiles à identifier " affirme Antoine Boutet, président de la Ligue des droits de l'Homme en Sarthe. "Les images des manifestations vont être captées par des drones, mais quels sont les contre-pouvoirs qui vont pouvoir s’exercer ? La justice est un contre-pouvoir, mais les citoyens aussi. On ne peut pas laisser la main au gouvernement et à la Police"
L'appel à manifester a été lancé par 32 organisations et syndicats différents. C'est plus que la manifestation qui a eu lieu quelques jours plus tôt, mardi 1e décembre contre la même loi.
Parmi les manifestants, nombreux sont ceux qui ne croient plus en la justice : "on _sait que la parole d'un policier aura toujours plus de poids que celle d'un citoyen ou une citoyenne_. Si on ne peut plus filmer on n'a plus de preuves" se désole Aurélie, membre de Collages féminicides le Mans. Une parole décrédibilisée, Déborah, mère de cinq enfants et mariée à un homme racisé, estime en être victime : "on est bien contents que les caméras existent. Depuis 15 ans mon mari est la cible numéro un des policiers et je n'ai pas envie que mes enfants subissent la même chose".
La loi sécurité globale arrive aussi pour beaucoup dans un moment inacceptable : "pendant qu'on est confinés, pendant une pandémie. Cette loi est scandaleuse, elle est révoltante. On est en train de régresser d'une manière phénoménale" considère Chantal. Cette loi, "C'est la goutte d'eau de trop" estime de son coté Marine, étudiante en langue espagnole.
Les organisateurs ont déjà annoncé un nouvel appel à la grève samedi 12 décembre, à 15h, devant la préfecture.