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Incendie à l'usine Lubrizol à Rouen : la préfecture se veut rassurante

A Rouen, l’incendie de l’usine Lubrizol a choqué les habitants, ce jeudi. Mais selon le préfet, la pollution de la Seine a été évitée et le panache de fumée ne comportait pas de « toxicité aigüe ». Pierre-André Durand reconnaît tout-de-même des incidents dans l’entreprise ces dernières années.

Un panache de fumée de 22kms de long sur 6kms de large s'est échappé de l'usine
Un panache de fumée de 22kms de long sur 6kms de large s'est échappé de l'usine © Radio France - Alexandre Bioret

Les 200 pompiers mobilisés sur l’incendie de l’usine Lubrizol ont semble-t-il évité le pire, ce jeudi, en particulier sur les risques de pollution de la Seine. Le préfet de Seine-Maritime souligne que les rejets ont été cantonnés aux abords du site et que des barrages anti-pollution ont été mis en place en aval, ce qui évite leur propagation dans le fleuve.

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Concernant les larges colonnes de fumée qui se sont échappées du site, Pierre-André Durand évoque « des substances carbonées classiques », à savoir des oxydes de soufre et d’azote. Les mesures n’ont relevé aucune trace d’hydrogène sulfuré, un gaz très toxique qui représentait un risque important pour les autorités.

Le préfet reconnaît que les conséquences de cet incendie auraient pu être bien plus graves, si la direction de l’usine n’avait pas déménagé à temps des stocks de pentasulfure de phosphore présents sur le site.

Qu’en est-il des suies ?

Cependant, des interrogations persistent sur les suies tombées sur l’agglomération rouennaise. A ce sujet, des analyses complémentaires sont en cours. Mais les substances qui ont brûlé (huiles de moteurs, additifs et hydrocarbures) ne semblent pas inquiéter outre mesure un responsable du Samu : « Le conseil d’usage, c’est de se protéger le visage et de se laver les mains, si les habitants souhaite »nt nettoyer ces suies. »

Ce jeudi soir, le Samu comptait une dizaine de personnes prises en charge, « des personnes particulièrement fragiles ». Les chauffeurs de bus qui se plaignaient de maux de tête ont été examinés, mais selon les médecins, leur état ne nécessitait pas de prise en charge. « En cas d’irritations à la gorge ou de maux de tête intenses sont invités à contacter le 15 », dit le responsable du Samu.

Dans la zone de 500 mètres autour du site, le périmètre de sécurité a été levé en fin d’après-midi, et la dizaine d’habitants concernés ont pu regagner leurs domiciles. Le préfet se veut aussi rassurant concernant l’eau potable, pour la bonne et simple raison qu’il n’y a pas de pompage dans la Seine.

Les éleveurs et les agriculteurs du secteur ont pris des précautions, à la demande de la préfecture : les animaux mis à l’abri, leur alimentation sécurisée…

Des mesures de précaution prolongées

Par précaution, les crèches, écoles, collèges et lycées resteront fermés jusqu’à lundi matin. Cela concerne 12 communes identifiées à risque par la préfecture, mais la mesure pourrait s’étendre à d’autres communes, selon la volonté des maires. L’université de Rouen, quant à elle, annonce une réouverture dès vendredi matin.

Dans les hôpitaux et les Ehpad, le plan blanc n’a pas été déclenché, mais les patients les plus fragiles seront maintenues à l’abri, au moins jusqu’à vendredi soir.

Des incidents à répétition

Après cet incendie, de nombreux habitants pointent du doigt l’usine Lubrizol, car le site Seveso a connu plusieurs incidents, ces dernières années, notamment une fuite de gaz en 2013 et de l’huile minérale déversée dans le réseau d’évacuation des eaux pluviales en 2015.

Le préfet reconnaît également une mise en demeure de l’entreprise, il y a deux ans. Les autorités administratives avaient noté dix manquements, notamment pour renforcer les mesures de prévention incendie. Pierre-André Durand estime que « toutes les mesures de mise aux normes ont été prises par l’entreprise, et les deux dernières inspections effectuées depuis le début de l’année montrent que l’entreprise était aux normes. »

Le préfet reconnaît la difficile cohabitation entre les riverains et ce site industriel. Pour autant, à sa connaissance, « il n’y a pas de projet de déménagement de l’entreprise ou d’arrêt de son activité. »

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