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Lutte contre la radicalisation : trois jeunes de 18 à 20 ans suivis dans l'Eure

Une mission de lutte contre la radicalisation a été mise en place par le conseil départemental de l'Eure en 2016. Elle a signalé 38 situations préoccupantes à l'État et trois jeunes majeurs sont actuellement acompagnés par une psychologue.

Le centre national d'assistance et de prévention de la radicalisation a mis en place un numéro vert 0.800.005.696 (illustration) Le centre national d'assistance et de prévention de la radicalisation a mis en place un numéro vert 0.800.005.696 (illustration)
Le centre national d'assistance et de prévention de la radicalisation a mis en place un numéro vert 0.800.005.696 (illustration) © Maxppp - Christophe Morin

Sensibiliser et former, ce sont les piliers de la mission de lutte contre la radicalisation mise en place par le Département de l'Eure en janvier 2016, avec des interventions dans les collèges ou auprès des élus locaux, "On a formé jusqu'à 2.200 personnes et on espère sensibiliser 7.000 collégiens de 4e et de 3e au phénomène de la radicalisation" explique Luc Delbreil, le coordonnateur départemental de la mission. En septembre 2018, un centre ressources a été créé en partenariat avec l'État et en juillet 2020, une mission évaluation et accompagnement a été créée. Trois jeunes de 18 à 20 ans, deux hommes et une femme, sont actuellement suivis par cette mission et accompagnés par une psychologue : "l'un est hébergé, il a un éducateur. Le deuxième est scolarisé dans un lycée, la troisième est dans sa famille et nous entretenons des relations plus que régulières avec la famille et la jeune en question avec des rendez-vous quasi toutes les semaines" détaille Luc Delbreil qui se veut rassurant : 

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On peut maintenant affirmer que ce n'est pas une radicalisation qui va mener à la violence, mais ils avaient concrètement le profil pour pouvoir basculer - Luc Delbreil

Pas de profil type

Des signes peuvent alerter d'une éventuelle dérive notamment chez les plus jeunes, plus perméables : "essentiellement un changement de comportement, un jeune qui a des thèses complotistes ou qui se convertit à l'Islam et qui cache cette conversion", explique le coordonnateur et directeur du groupement d’intérêt public mis en place en 2018. 

Les jeunes considèrent que tout ce qui se dit sur internet est vrai. Y compris la parole publique est complètement décrédibilisée- Luc Delbreil

Il faut "lutter contre les "fake news", travailler sur la laïcité ou les valeurs de la République" poursuit Luc Delbreil car "il y a une confusion pour les jeunes entre le monde virtuel et le monde réel". Deux types de radicalisation, "radicalisation engagée ou radicalisation dite rebelle", sont à distinguer selon Luc Delbreil, "les radicalisations engagées étant les plus dangereuses car elles sont avant tout une radicalisation politique avec une adhésion totale au projet de Daesh". Bien souvent, le contexte familial plus que religieux peut expliquer la radicalisation mais "malheureusement, la radicalisation, on ne va pas en sortir demain" se désole Luc Delbreil "sans une politique volontariste et efficace sur nos jeunes".

Depuis sa création en 2016, la mission de lutte contre la radicalisation du Département de l'Eure a signalé 38 situations préoccupantes aux autorités compétentes. 

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