"Maintenant, ça suffit" : ce restaurateur mosellan a décidé d'ouvrir le 1er février
C'est un patron de restaurant du Doubs qui a lancé l'idée : quoiqu'il arrive, il rouvrira le 1er février, que les annonces gouvernementales soient favorables ou non. Depuis, plusieurs restaurateurs en colère ont rejoint le mouvement, dont le patron du Loft, à Algrange.
Les restaurateurs ne voient pas le bout de la crise, alors ils ont décidé de le déterminer eux-mêmes. A l'appel d'un patron de resto du Doubs, Stéphane Turillon, largement relayé dans les médias et sur les réseaux sociaux, un mouvement est en train de prendre de l'ampleur pour rouvrir, coûte que coûte... le 1er février.
Chez nous, en Moselle, Marc Impagliazzo, patron du Loft, un restaurant d'Algrange, a décidé de suivre cet appel. Pour lui, les restaurateurs ont déjà fait beaucoup d'efforts, en mettant en place un protocole sanitaire efficace, et meurent à petits feux à force de ne pas pouvoir travailler.
Et ne lui parlez pas des aides de l'Etat : "Pour être éligible à ces aides, d'abord il faut remplir un très grand nombre de critères. Si vous avez un seul critère qui n'est pas rempli, vous n'avez pas d'aide. Et quand bien même vous êtes éligibles, ça met un mois, deux mois, trois mois à arriver. Mais pendant ce temps-là, vous faites comment ? Nous, on a toutes nos dépenses qui courent. Les loyers, les charges sociales qui ne sont pas annulées mais différées. Ce qui fait que, quand on va rouvrir, on aura plein de dettes sur la tête", soupire-t-il.
Vous savez, on est 220.000 restaurants en France. Si on s'y met tous, je ne crois pas que le gouvernement va envoyer 220.000 policiers."
Alors, il a pris sa décision, non sans avoir consulté ses employés : "Ils m'ont tous dit oui, car ils en ont marre d'être à la maison à ne rien faire. Le 1er février, peut-être que la police sera là, mais vous savez, on est 220.000 restaurants en France. Si on s'y met tous, je ne crois pas que le gouvernement va envoyer 220.000 policiers."
A l'allure où ça va, quand tout sera terminé, il n'y aura plus de Covid mais il n'y aura plus non plus ni resto, ni bar, ni cinéma"
Le risque sanitaire dans les restaurants ? Il n'y croit pas : "de toute façon, les restaurants sont fermés depuis deux mois et on voit bien que le Covid continue à proliférer." Alors, il prendra le risque d'écoper d'une amende, ou d'une... fermeture administrative. "De toute façon, si on continue comme ça, les fermetures d'établissements vont devenir définitives pour beaucoup de restaurateurs. Il y a déjà des établissements qui ont fermé, et ce n'est que le début. A l'allure où ça va, quand tout sera terminé, il n'y aura plus de Covid mais il n'y aura plus non plus ni resto, ni bar, ni cinéma", prédit-il sombrement. Sans rien attendre des annonces de Jean Castex, le 1er ministre, ce jeudi soir.