Une marche contre les violences sexistes ce samedi à Strasbourg
Près de 300 personnes ont défilé ce samedi après-midi dans les rues de Strasbourg pour défendre les droits des femmes, en amont de la journée internationale qui leur est dédiée, le 8 mars. Une marche à l'appel du collectif "Nous toutes 67".
Les manifestants ont défilé de la place de l'Etoile à la place de la République, en contournant l'hypercentre de Strasbourg, fermé aux défilés en raison des contraintes sanitaires.
Une importante délégation de militantes kurdes participait à ce rassemblement.
Cette marche était organisée à l'appel notamment du collectif "Nous toutes 67". Le collectif réclame notamment la création de nouvelles places d'hébergement dans le Bas-Rhin pour les femmes victimes de violences.
Plusieurs associations féministes comme Witch Bloc 67 ou le Planning familial appelaient à défiler "sans homme cisgenre", ceux-ci se sont donc faits plutôt discrets au cœur de la marche...
Soutenir les victimes d'agression
Des étudiantes et des étudiants de Sciences Po se sont joints à la marche pour dénoncer les comportements et les violences sexistes dans l'enseignement supérieur.
Clara, 18 ans, portait une pancarte où elle avait inscrit : "culpabiliser les victimes, c'est non" et "ras le viol". "Je trouve que c'est un peu scandaleux qu'on vienne manifester contre le viol; ça ne devrait même pas exister!"
"C'est ma première année d’études dans une grande ville, à Strasbourg" explique Clara, qui, elle aussi, s'indigne des comportements déplacés de certains hommes dans l'espace public : "... le nombre de fois où j'ai été accostée dans la rue de manière très lourde, des mecs qui me suivent dans le tram jusqu'à mon arrêt. Faut qu'on fasse quelque chose!"
Se réapproprier la rue
Ces collégiennes strasbourgeoises relatent, elles aussi, des expériences déplaisantes. Roxanna, Marie, Angélique et Camille, âgées de 14 ans, hésitent à prendre les transports en commun. Toutes en ont fait l'expérience : "Je ne prends plus le tram, je me suis fait trop de fois toucher par des hommes, jeunes, vieux, tout, alors que j'avais 12 ans".
Pour elles, la priorité, dans ce combat des femmes pour leurs droits, c'est la lutte contre le harcèlement dans l'espace public : "On a peur de se promener toutes seules dans la rue. On ne se sent pas protégées, en fait!" "Moi je n'ai jamais dit à mes parents qu'un homme m'avait suivie et m'avait touchée alors que je ne le voulais pas".
Le collectif "Nous toutes 67" estime que trois femmes sont violées ou victimes de tentatives de viol chaque jour dans le Bas-Rhin.
Dix femmes subiraient des violences conjugales chaque jour et 8.300 femmes seraient victimes au quotidien d’agressions sexuelles. Toujours selon le collectif, une adolescente sur cinq serait victime de sexisme et de harcèlement sur internet.
Le collectif s'appuie sur des statistiques nationales pour avancer ces chiffres.