Maxence Fleygnac, producteur de laine mohair à Laguenne : "on n'a rien à voir avec ces pratiques"
Les producteurs français ne veulent pas faire les frais de l'actuelle campagne de dénigrement de la laine mohair. Maxence Fleygnac est éleveur de chèvres angora à Laguenne. Il ne craint pas vraiment pour sa production mais il dénonce l'amalgame de cette campagne.

Ces dernières semaines plusieurs géants de l'habillement, comme H&M ou Zara, ont annoncé qu'ils n'utiliseraient plus de mohair, cette laine de chèvre angora, suite à la diffusion d'une vidéo par l'association PETA montrant des animaux horriblement maltraités durant leur tonte en Afrique du Sud, leader mondial du mohair. "Je trouve ça aberrant" s'indigne Maxence Fleygnac, éleveur et producteur de laine mohair à Laguenne, de viser le mohair dans son ensemble et pointer du doigt les producteurs français qui sont des petits éleveurs uniquement"
100 chèvres pour 400 kilos de laine
Maxence Fleygnac a repris l'élevage créé par son père il y a trente ans. Il a une centaine de chèvres angora. "On élève les chèvres et on produit la laine. On la tond, on la trie et on passe par des façonniers en France qui nous la transforment". Au total la production ne dépasse pas les 400 kilos de laine par an. Maxence Fleygnac vend ses produits directement à la ferme mais aussi sur les foires et salons de la région et sur internet*.
Des pratiques non représentatives même en Afrique du Sud
Pour répondre à la campagne menée contre le mohair, Maxence Fleygnac précise qu'il utilise une méthode de tonte assez ancienne, à l'aide d'une tondeuse électrique professionnelle. Une tonte en douceur. "Une chèvre angora est très sensible au stress. Si on veut une laine de qualité, il faut que la bête soit sereine, tranquille et manipulée dans de bonnes conditions." Rien à voir donc avec ce que montre la fameuse vidéo. Qui d'ailleurs n'est pas non plus représentative selon lui des pratiques même en Afrique du Sud. "J'ai du mal à croire que le leader mondial travaille encore avec des méthodes moyenâgeuses". Lui de toute façon n'a rien à cacher. Il ouvre ses portes aux visiteurs tout l'été et toute l'année sur rendez-vous.
*Renseignements : mohairducoteau.fr