Metz : le café littéraire M-Tiss à nouveau menacé de fermeture, son gérant se dit victime de racisme
Le café littéraire M-Tiss, rue de la Fontaine à Metz, est en sursis. La propriétaire des murs a annoncé au gérant, Jean Dib Ndour, qu'elle mettrait fin à son bail en décembre, à cause de la plainte d'un voisin pour le bruit. Pour le gérant, il s'agit tout simplement de racisme.
Metz, France
Le café littéraire M-Tiss vit-il ses dernières heures ? Le gérant Jean Dib Ndour, installé depuis l'été 2018 rue de la Fontaine, à Metz, est sous le coup d'une menace de fermeture. Sa propriétaire lui a annoncé qu'elle mettrait fin à son bail en décembre. Selon lui, un voisin en a assez du bruit trop fort du bar et aurait menacé de porter plainte si le café ne fermait pas. Jean Dib Ndour a pourtant fait cette année un audit sonore de son café à la demande de la ville de Metz, toutes les démarches d'insonorisation ont été effectuées. Depuis, il explique que la copropriété le laisse tranquille, ce seul riverain mis à part.
Si je dois me peindre en Mickael Jackson pour lui faire plaisir, c'est peine perdue !" - Jean Dib Ndour
Rappelons que Jean Dib Ndour avait également reçu des insultes xénophobes dans les mois qui ont suivi l'ouverture du M-Tiss. Et selon lui, le bruit est une excuse qui masque le racisme dont il est victime : "Les gens qui ont des problèmes avec la différence n’auront pas le dernier mot. Depuis que j'ai ouvert, je ne fais que souffrir du fait d'être noir. Qu'est-ce que je dois encore prouver ? Je suis écrivain, j'ai publié trois livres (...) si je dois me peindre en Mickael Jackson pour lui faire plaisir, c'est peine perdue !"
Le 31 décembre, on sera toujours là"
Quoiqu'il en soit, Jean Dib Ndour est confiant : "Un bail commercial, c'est très bien régi. J'ai alerté des juristes qui ont pris le dossier en main et qui ont écrit à la propriétaire qu'un bail ne se résilie pas de la sorte. La procédure serait extrêmement difficile et longue. Le 31 décembre, on sera toujours là". La propriétaire et la ville de Metz n'ont pas répondu à nos sollicitations.