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Journée des Migrants - "On les traite comme du bétail" dénonce Evelyne Crison membre du réseau RESF en Corrèze
C'est ce vendredi la Journée internationale des migrants. A cette occasion, Evelyne Crison, membre du réseau RESF en Corrèze, a vivement critiqué les conditions d'accueil des étrangers en France, ce vendredi matin sur France Bleu Limousin, où elle était l'invitée de Philippe Graziani.

C'est ce vendredi la Journée internationale des migrants. A cette occasion, Evelyne Crison, membre du Réseau Education Sans frontière (RESF) en Corrèze, a vivement critiqué les conditions d'accueil des étrangers en France ce vendredi matin sur France Bleu Limousin, où elle était l'invitée de Philippe Graziani, qui lui a d'abord demandé s'il était difficile de porter, en ce moment, la voix des migrants. "C'est difficile mais c'est le moment" a-t-elle répondu, "parce que _dans toutes les difficultés que nous vivons en ce moment, ce sont particulièrement les migrants qui trinquent__, quelquefois employés par des employeurs peu scrupuleux et mis en première ligne, donc il ne faut surtout pas oublier les migrants en cette période difficile_" a-t-elle estimé.
La crise sanitaire n'a fait qu'aggraver la situation des migrants
"Une société qui accueille bien les migrants est une société qui va bien et qui est cohérente, là elle ne l'est absolument pas", a poursuivi Evelyne Crison, reconnaissant que la crise liée au coronavirus n'avait fait qu'aggraver la situation de ceux qui fuient leurs pays. "Les titres de séjours ont été prolongés au printemps, les procédures ont repris à la fin du premier confinement mais les dossiers ont beaucoup de retard, et des gens sont dans l'angoisse et en difficulté depuis tout ce temps. La situation se dégrade depuis des années pour eux, le Covid-19 n'a fait que l'aggraver" dit-elle.
Interrogée sur l'évacuation musclée des migrants de la Place de la République à Paris fin novembre dernier, Evelyne Crison a estimé que c'était "révélateur du rapport des pouvoirs publics avec les migrants, dans un contexte de violences policières exacerbées; c'est ce que vivent les migrants de Calais depuis des années, et qu'on ne veut pas voir. On les traite comme du bétail qu'on chasse" a estimé la bénévole de RESF.
On les traite comme du bétail qu'on chasse
Evelyne Crison a par ailleurs manifesté à Tulle, mercredi dernier, "contre certaines pratiques de la Préfecture de la Corrèze qui mettent certains étrangers en difficulté dans l'obtention de leur titre de séjour : des délais de plus en longs, des documents de plus en plus importants à fournir, un manque d'accueil. On a souvent l'impression d'un deux poids deux mesures. Quand trois personnes sont dans la même situation et que deux obtiennent leur titre et pas le troisième, on se demande pourquoi. Est-ce à la tête du client ? C'est un peu le règne de l'arbitraire" a-t-elle estimé.
Pour Evelyne Crison, enfin, cette Journée internationale des migrants est l'occasion de "dénoncer cette politique, française et européenne, qui repousse les migrants par tous les moyens. On dépasse des millions d'euros pour les empêcher de passer, alors que que cet argent pourrait servir à un accueil et une intégration dans des conditions correctes" a-t-elle conclu.