Landes : 2 000 personnes mobilisées dans Mont-de-Marsan pour défendre la course landaise
2 000 personnes ont défilé dans les rues de Mont-de-Marsan ce samedi matin en soutien à la course landaise. Ils ont protesté contre un changement de régime et une augmentation des cotisations sociales qui la menacent.

Malgré une pluie battante ce samedi matin, environ 2 000 personnes ont marché dans les rues de Mont-de-Marsan, entre les arènes et la préfecture, pour manifester leur attachement à la course landaise. La pratique est menacée par un rattachement au régime des fédérations sportives à partir du 1er janvier 2020 : un changement qui ferait augmenter les cotisations sociales, et par conséquent le coût d'organisation des courses landaises. Une menace pour cette pratique traditionnelle gasconne, qui pourrait disparaître.

Des citoyens landais, des dizaines de coursayres en tenue, de nombreux membres de clubs taurins ont défilé, ainsi qu'une cinquantaine de maires venus des quatre coins des Landes mais aussi du Gers, du Pays-Basque et du Béarn. Quelques personnalités politiques également, comme la secrétaire d'Etat Geneviève Darrieussecq.
L'inquiétude des comités d'organisation
Beaucoup de présidents de comités d'organisation des fêtes étaient également présents à cette marche. Ils sont directement concernés par le changement de régime de la course landaise, qui va faire augmenter leurs coûts d'organisation. Selon Paulette Saint-Germain, présidente d'un club qui organise des courses landaises à Aire-sur-l'Adour, ce changement de régime pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la pratique : "On va devoir faire des bulletins de salaire, des contrats de travail, et des déclarations d'embauche. C'est beaucoup d'organisation et les comités ne sont pas préparés à ça. Il va surtout falloir payer des cotisations : organiser une course landaise va donc nous coûter plus cher demain qu'aujourd'hui".
"On ne pourra plus organiser de course landaise. Et si on ne peut plus en organiser, la course landaise va mourir" - Paulette Saint-Germain, présidente d'un club organisateur de courses landaises à Aire-sur-l'Adour.

Une hausse des coûts très dure pour les comités qui peinent déjà à rentabiliser les courses landaises qu'ils organisent, et qui se retrouvent souvent obligés d'organiser des lotos ou des bals pour combler leur déficit. "Nous, organisateurs, n'allons pas pouvoir suivre", déplore Paulette Saint-Germain, "on ne pourra plus organiser de course landaise. Et si on ne peut plus en organiser, la course landaise va mourir".
L'espoir d'un assouplissement des charges
Ce que les manifestants mobilisés demandent avec cette marche, c'est donc un assouplissement des charges administratives et des coûts, pour permettre à la course landaise de survivre. "On sait que l'URSSAF ne pourra pas faire marche arrière sur cette décision" reconnaît Paulette Saint-Germain, "donc on demande juste un aménagement. Et on espère qu'on sera entendus, justement par ceux qui ne connaissent pas bien nos traditions, et qui ne s'imaginent pas ce que ça pourrait faire s'il n'y avait plus de course landaise ici dans le sud-ouest".
Une manifestation pour défendre les traditions du sud-ouest
Mais au-delà de la seule question de la course landaise, c'est l'ensemble des traditions gasconnes que les manifestants entendaient défendre samedi matin en défilant dans les rues de Mont-de-Marsan. "Après la corrida, la chasse, et même le foie gras, on s'attaque à la course landaise" s'indigne Jean-Louis Laporte, maire de Banos, en Chalosse, venu défiler, comme tous les autres maires, avec son écharpe tricolore. Pourtant, lui-même l'avoue, il n'est pas un "féru" de course landaise. Mais il manifeste surtout car il craint que toutes les traditions importantes dans le sud-ouest ne disparaissent : "Si on continue comme ça, un jour nos enfants et nos petits-enfants ne se rappelleront plus que ça a existé".
