- Accueil
- Pays de la Loire
- Sarthe
- Infos
- Société
- Mosquée d'Allonnes menacée de fermeture : "Nous contestons l'intégralité des allégations"
Mosquée d'Allonnes menacée de fermeture : "Nous contestons l'intégralité des allégations"
L'avocate des gérants de la mosquée d'Allonnes dément ce jeudi les suspicions de radicalisation à l'origine d'une procédure de fermeture administrative lancée par la préfecture de la Sarthe sur instruction du Ministère de l'Intérieur. C'est "faux", assure-t-elle.

Les responsables de la mosquée d'Allonnes se défendent à nouveau. Ce jeudi, c'est par la voix de leur avocate, maître Nabila Asmane, qu'ils démentent avoir accueilli des personnes prêchant la haine ou le recours au djihad armé. Depuis la mi-octobre, la mosquée est menacée de fermeture administrative sur instruction du Ministère de l'Intérieur. Les services de la préfecture de la Sarthe ont entendu les responsables de cette mosquée ce mardi. Ils doivent maintenant rendre leur décision. Dans le même temps, la Procureure de la République du Mans a ouvert une enquête judiciaire.
"Quelque chose ne tourne pas rond!"
"Nous nous inscrivons en faux contre l'intégralité des allégations", résume l'avocate du barreau de Seine-Saint-Denis, jointe par France Bleu Maine. "Mon sentiment est que le préfet de la Sarthe subit la procédure, qu'il n'en n'est pas à l'initiative. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond", tranche-t-elle. Nabila Asmane détaille : "On nous dit qu'on tient régulièrement des prêches incitant à la haine. Nous disons que non. Nous contestons l'appel au djihad armé. Mais à part notre parole, c'est compliqué de lutter. Nous contestons avoir tenu des propos tombant sous le coup de la loi".
L'avocate de la mosquée appelle à la prudence
"La manière dont les responsables des deux associations gérant la mosquée sont décrits n'est pas celle dont les Allonnais les connaissaient, ni celle dont le maire de la ville (qui a dit qu'il tombait des nues) connaissait ces associations. Ce n'est pas la manière non plus dont, manifestement, le préfet les connaissait puisque lundi encore, il faisait remettre au président de la mosquée une médaille d'honneur pour toute l'œuvre accomplie au service des collectivités territoriales".
Ce responsable est employé par le Ville d'Allonnes. "J'appelle à la grande prudence sur ce dossier", déclare maître Nabila Asmane. "Monsieur Darmanin fait de la politique. Moi, je fais du droit", ajoute-t-elle.
Une enquête judiciaire également ouverte
L'avocate francilienne qui défend les gérants de la mosquée d'Allonnes se dit aussi satisfaite qu'une enquête judiciaire soit ouverte. "C'est important pour que nous puissions nous expliquer", justifie-t-elle. "La procédure administrative est très particulière. Nous n'avons pas de charges qui pèsent contre nous. Nous avons simplement des faits, consignés dans une note blanche. La charge de la preuve est inversée. Lorsqu'on dit qu'un prêche a été tenu, c'est à nous d'apporter la preuve que le prêche ne comportait pas les propos tels qu'ils ont été rapportés. C'est compliqué car il faudrait des enregistrements, des attestations".
Pour la préfecture, la mosquée accueille des prêches pro-djihad armé
La préfecture de la Sarthe avait annoncé dans un communiqué le mercredi 13 octobre qu'une procédure de fermeture était engagée contre la mosquée d'Allonnes à la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Ce lieu de culte, qui accueille environ 300 fidèles, est géré par deux associations locales, l'association allonnaise pour le Juste Milieu et l'association Al Qalam. D'après la préfecture, "des prêches et l'activité de ce lieu de culte légitiment le recours au jihad armé, la mort en martyr, la commission d'actes de terrorisme, le recours à la violence, la haine et la discrimination ainsi que l'instauration de la charia."
La préfecture précise que ce lieu est "fréquenté par des individus appartenant ou proches de la mouvance islamiste radicale." L'école coranique est également mise en cause, elle exposerait environ 110 enfants à des enseignements valorisant le jihad armé et servirait donc de "lieu d'endoctrinement."
Sarthe : l'info en continu
Sarthe : les plus consultés
Un spectateur renversé par un tracteur tondeuse lors d'une course en Sarthe, l'évènement annulé
France Bleu MainePolicier tué au Mans : "Avec Éric, je me sentais en confiance", un témoignage poignant aux assises
France Bleu MaineLa réédition des premières cartes Pokémon fait fureur au Mans
France Bleu Maine