VIDÉO - Nancy : des soignants "vaccinent " la statue de la place Stanislas pour dénoncer le manque de doses
Des soignants de centres de vaccinations nancéiens ont symboliquement fait une piqûre ce jeudi à la statue de Stanislas, place Stan à Nancy. Ils craignent de voir leurs doses partir dans le futur vaccinodrome.
Des pancartes avec écrit dessus "Libérés, délivrés, vaccinés", des slogans aussi "notre priorité vacciner en proximité". Une cinquantaine de blouses blanches ont défilé jeudi dans les rues de Nancy, de la place Maginot jusqu'à la place Stanislas. Ces soignants de plusieurs centres de vaccination, notamment ceux de Jarville, Vandoeuvre, Saint-Max se sont mobilisés pour dénoncer, selon eux, une diminution des livraisons de doses. Des doses qui seraient réservées au futur vaccinodrome, peut-être le centre Prouvé, pressenti pour devenir ce méga-centre.
Pour Odile, toutes ces incertitudes pèsent lourdement sur son moral. Elle en assez de ce "flou artistique". "Il arrive le soir que je rentre, que je pleure. On n'est pas soutenus. L'ARS ne nous répond pas". Cette médecin généraliste vaccine au centre de Jarville, et a des patients sous chimio qui n'arrivent toujours pas à se faire vacciner. "On aimerait vacciner plus vite".
Même sentiment chez Isabelle, une infirmière libérale. "On ne nous prend pas en considération, c'est fatigant, c'est usant. On est là mais il n'y a pas assez de doses, on pourrait vacciner plus". Le moral des troupes est au plus bas, et ça inquiète Thierry Péchey. Il gère le centre de vaccination de Saint Max. "On risque de se démotiver à force, ça fait 13 mois qu'on se mobilise, on fatigue beaucoup à l'hôpital, on fatigue en libéral".
La statue Stanislas vaccinée !
Vers 15h30, le cortège arrive place Stanislas : un infirmier monte dans un chariot élévateur et vaccine symboliquement la statue. _"Le roi est vacciné, vive le roi" ! Les soignants applaudissent, ils ont "vacciné la métropole",_ et promettent de revenir faire une seconde injection si les choses n'évoluent pas.
Une baisse des doses en mai ?
Selon Thierry Péchey, infirmier libéral, vice-président de la CPTS, la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé, et responsable du centre de proximité de Saint Max, l'ARS a averti les soignants qu'il y aurait une baisse des dotations pour les deux premières semaines de mai. Une baisse qui concernerait selon lui tout le département de Meurthe-et-Moselle. "On a pris note, mais bon, ça fait beaucoup, on nous dit à chaque fois, il y aura plus demain, et finalement on fait un pas en avant, un pas en arrière".