Nuit de la solidarité : des sans-abri plus difficiles à recenser cette année
La quatrième édition de la Nuit de la solidarité a eu lieu à Paris dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 mars, organisée par 2.000 personnes, une grande majorité bénévole. L'opération qui vise à recenser les sans-abris, a, elle aussi, été bouleversée par le Covid-19.
Impossible d'en être certain pour l'instant, les chiffres ne seront comptabilisés et officialisés que dans une semaine, mais les premiers retours des bénévoles le confirment : les sans-abri ont été plus difficiles à trouver lors de cette quatrième édition de la Nuit de la solidarité à Paris, organisée jeudi soir, à partir de 22 heures.
17 sans-abri recensés en cinq heures de maraude
Avec le prolongement de la trêve hivernale et certaines mesures annoncées par le gouvernement l'année dernière, la crise sanitaire liée au Covid-19 y est peut-être pour quelque chose.
"C'est très calme, alors qu'on est juste à côté de Montparnasse, indique Fanny, la cheffe d'une équipe de quatre bénévoles, qui a parcouru une partie du quartier Necker jusqu'à la gare Montparnasse. L'année dernière, pour faire la première portion du quartier Necker, on avait mis 30 minutes, contre 10 minutes cette année."
Très peu de données sur l'impact du Covid-19 sur les sans-abri
Après 1h30 de recherches dans des rues désertes, à demander à des habitants pressés de rentrer chez eux, s'ils ont bien un toit pour dormir, les maraudeurs tombent sur une tente. Personne ne répond. Il faut tout de même remplir un questionnaire. "La personne doit sûrement dormir, dans ce cas-là, on ne dérange pas", précise Fanny.
Dans ce questionnaire, une nouveauté cette année, l'impact du Covid-19 sur les personnes sans domicile fixe. "Est-ce que vous avez la sensation de vous sentir plus isolé à cause de la crise sanitaire ?" demande Alexandra, bénévole qui participe à sa première Nuit de la solidarité, à Mikki, un SDF de 46 ans. "Moi ça ne me dérange pas, je suis isolé déjà dans ma tête !", répond le sans-abri, qui repartira avec un masque propre. "C'est bien ce qu'ils font, ils prennent soin des personnes, ils viennent vers toi... je respecte."
Pratiquement aucun des sans-abri rencontrés, dont un restaurateur qui s'est retrouvé à la rue au premier confinement, ne dit avoir eu de complications liées au Covid-19. La majorité assure n'avoir pas de mal à trouver des masques et parfois du gel hydroalcoolique, pour s'en protéger.
L'équipe de quatre bénévoles a rencontré finalement 17 sans-abri, en cinq heures de maraude, contre 29 l’année dernière. En 2020, 3.601 femmes et hommes SDF avaient été recensés.