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Paris : "Ni Putes Ni Soumises" grime un comédien en femme pour alerter sur le harcèlement de rue
Pour une campagne de sensibilisation du Mouvement Ni Putes Ni Soumises, le comédien Antoine Bordes s'est habillé et maquillé en femme. Il s'est confronté au harcèlement de rue, dans Paris. Une vidéo très partagée sur les réseaux sociaux.

Le Mouvement Ni Putes Ni Soumises lance une campagne pour alerter les hommes sur le harcèlement de rue . Dans ce cadre, elle a demandé à un comédien de s'habiller et se maquiller comme une femme. Antoine Bordes, 23 ans, s'est alors confronté à ces remarques, insultes et autres sifflements subis par les femmes, dans les rues et le métro parisiens.
Le comédien a enfilé une jupe, un long manteau et une perruque blonde puis arpenté les rues de Paris pendant une journée. "C'était dur, j'avais l'impression de devoir me défendre dix fois plus que quand je suis habillé en homme et j'étais très fatigué à la fin de la journée", raconte Antoine Bordes à France Bleu Paris. Il explique s'être senti vulnérable face aux regards et remarques. L'association Ni Putes Ni Soumises a compilé ces réflexions dans une vidéo, tournée en caméra cachée.
Sur son chemin, Antoine Bordes entend des réflexions comme "tu m'agresses par ta beauté", "tu me donnes ton numéro" ou "ta frange, on dirait un film porno". "Il y a un moment où j'ai vraiment flippé", confie le comédien. Il était à Châtelet, quand un homme l'interpelle. "C'est l'attitude qui m'a choqué. Je me suis senti pris dans un piège," se souvient le Parisien, qui espère faire changer les comportements avec cette expérience.
Je me suis senti extrêmement vulnérable. Tu ne peux pas te concentrer sur ta vie, tu dois être en alerte." - Antoine Bordes, comédien
Pourquoi filmer un homme dans cette situation ?
Avec cette campagne intitulée #ÀNotrePlace , le Mouvement Ni Putes Ni Soumises souhaite interpeller les hommes sur ces comportements. "__Filmer le harcèlement et les agressions que peuvent subir les femmes, cela a déjà été fait. Malheureusement les mentalités ne changent pas", souligne Stéphanie Rameau, présidente de l'association depuis 2016. "Quand Antoine dit qu'il s'est senti vulnérable, cela veut dire qu'il n'était pas armé pour vivre ce qu'il a vécu, alors que nous, on a l'habitude. Le harcèlement de rue est banalisé", poursuit la militante féministe.
Selon Stéphanie Rameau, "la liberté de circuler des femmes est beaucoup plus limitée que celle des hommes". Elle précise à France Bleu Paris que les femmes adoptent généralement des stratégies de défense face à ces sollicitations : "On baisse les yeux, on change de trottoir, on s'habille de manière différente". Le comédien Antoine Bordes déplore que des femmes doivent ainsi changer leur comportement, "à cause d'un problème qui ne vient pas d'elles".
Une amende de 750 euros
En 2015, une étude du Haut-Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes a montré que 100% des utilisatrices des transports en commun ont déjà subi du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle, au moins une fois dans leur vie. Depuis l'été 2018, les remarques et invectives peuvent être sanctionnées par les forces de l'ordre. L'infraction d'outrage sexiste ou sexuel , qui "consiste à imposer à une personne un propos ou un comportement à connotation sexuelle ou sexiste, qui porte atteinte à sa dignité ou l'expose à une situation pénible", est passible d'une amende de 750 euros, voire 1500 euros si la victime a moins de 15 ans.
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