Paris expérimente le tri des déchets alimentaires
Après les poubelles jaunes, blanches et vertes... la poubelle marron dédiée aux déchets alimentaires. Un nouveau tri que propose la mairie de Paris dans plus de 60% des 2ème et 12ème arrondissements. Des déchets ensuite transformés en énergie, en chaleur ou en engrais pour les agriculteurs.

Pains rassis, restes de repas, épluchures de légumes... Les déchets alimentaires auront bientôt une nouvelle vie. C'est en tout cas le souhait de la Mairie de Paris. Depuis le début du mois de mai, la ville expérimente le tri des déchets alimentaires dans une partie des 2ème et 12ème arrondissements. Deux arrondissements qui représentent à peu près 10% de la population parisienne et la quasi totalité des habitats qui existent dans la capitale.
La Mairie de Paris a fini samedi sa première phase : la distribution de 65.000 kits et de 3.500 poubelles marrons pour récolter les déchets alimentaires de 120.000 Parisiens. Dans les kit distribués par les ambassadeurs de la Mairie de Paris, deux rouleaux de sacs biodégradables et une petite poubelle.
Deux fois par semaine, les poubelles sont collectées par les éboueurs. Pour l'occasion, une vingtaine de personnes ont été embauchées et cinq camion achetés, roulant au gaz naturel et non plus au diesel. La collecte et le traitement des déchets alimentaires s'élève à 334 euros la tonne, contre 266 euros pour les ordures ménagères. Concernant les dépenses de fonctionnement et d'investissement, l'achat des bennes de collecte représente un million d'euros du budget d'investissement de la ville, et les embauches elles un million d'euros du budget de fonctionnement.
Les camions se dirigent ensuite vers le site de déconditionnement de Véolia à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Un site choisi provisoirement d'après Mao Peninou, adjoint à la Mairie de Paris en charge de la propreté, du traitement des déchets et de l'assainissement : "On a repéré trois autres plateformes qui sont prêtes à nous accueillir en Ile-de-France et on travaille avec le Syctom sur l'ouverture de notre propre plateforme de compostage de masse qui soit susceptible d'accueillir l'ensemble ou la quasi totalité des déchets alimentaires de Paris, les Hauts-de-Seine et une partie du Val-de-Marne".
Chaque jour, entre 2 et 3 tonnes de déchets alimentaires des Parisiens arrivent sur le site de Véolia. Ils sont regroupés avec d'autres déchets provenant notamment de la grande distribution et des cantines scolaires. Les déchets sont vérifiés avant de passer par la déconditionneuse. Ils sont séparés par centrifugation sur une grille avant d'être broyés, le tout sous 24 heures. Une partie devient par la suite un mélange énergétique, tandis que l'autre partie servira de compostage. Mais ce traitement est effectué dans le Nord-Pas-de-Calais .
Les déchets alimentaires sont donc transformés en engrais pour permettre notamment aux agriculteurs de réduire leur utilisation d'engrais chimiques, mais aussi en énergie et en chaleur de chauffage.
D'après Olivier Leviel, directeur du pôle biologique chez Véolia, les déchets collectés auprès des Parisiens depuis quelques semaines sont de bonnes qualités. Il regrette quelques erreurs : telles que l'utilisation de sacs non biodégradables.
Une puce est installée sur chaque poubelle marron, pour permettre à la mairie de Paris d'observer les habitudes des habitants (traçabilité et pesée). Pour Mao Peninou, adjoint à la Mairie de Paris en charge de la propreté, du traitement des déchets et de l'assainissement, en instaurant le tri des déchets alimentaires, ce sont tous les autres flux qui sont améliorés. La difficulté sera donc surtout d'entretenir le geste de tri dans le temps. La ville souhaite déployer l'ensemble du dispositif à l'ensemble de la capitale d'ici 2020, fin de la mandature. Un objectif ambitieux selon Mao Peninou.
Paris espère ainsi diminuer les déchets et recycler un plus grand nombre : 50% de ses déchets, contre 16% actuellement (un chiffre bien en-dessous de la moyenne nationale qui s'établit à 40%). La loi de transition énergétique oblige les communes à valoriser leur biodiversité d'ici 2025.
"Ça vient nourrir le projet des Jeux Olympiques en montrant qu'en 2024 Paris sera une capitale tout à fait éco-responsable et pourra recycler l'ensemble des déchets alimentaires des JO" se réjouit Mao Peninou.
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