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Pascaline, pompier volontaire depuis 22 ans dans l'Yonne
Une campagne de recrutement de pompiers volontaires a lieu dans l'Yonne actuellement. Il en manque dans certains centres du département. Voici le témoignage de Pascaline, 38 ans, pompier volontaire depuis 22 ans au centre de secours de Saint-Sauveur-en-Puisaye.

Pompier volontaire, Pascaline, c'est une affaire de famille ?
Oui c'est vrai, j'ai baigné dedans depuis que je suis petite. Mon papa a été sapeur pompier volontaire durant 40 ans, dont 20 ans comme chef de centre. Mes deux frères ont la même passion que moi, mon compagnon également ainsi que ma belle sœur.
Et donc une semaine par mois vous êtes d'astreinte. C'est à dire ?
Du lundi au vendredi je peux être appelée de 19 heures à 7 heures du matin. Et le weekend 24 heures sur 24.
Vous travaillez à la communauté de commune de Toucy. On peut concilier les deux ?
Il y a une convention entre mon employeur et le service départemental d'incendie et de secours de l' Yonne. Ca m'autorise à arriver en retard à mon travail si j'ai été appelée la nuit pour une intervention. Je n'en abuse pas. Parfois quand je baille une ou deux fois le matin, mes collègues comprennent que je n'ai pas beaucoup dormi. Après je ne rentre pas dans les détails. On est tenu au secret professionnel en quelque sorte.
C'est vrai que la plupart des gens qui rentrent chez eux après le travail aspire à être tranquille. Une semaine par mois ce n'est pas votre cas ?
C'est un choix et c'est ce qui me plaît. C'est rendre service à la population. Voir quelqu'un en détresse on aime pas ça. Donc tout naturellement on lui vient en aide. Quand je suis d'astreinte je n'espère pas au contraire qu'il se passe quelque chose , mais je suis prête à partir. Comme j'ai une fille de 14 ans, je fais en sorte dès que je rentre du travail de lui préparer à manger au cas où. Après on vit normalement en fait. Notre entourage sait qu'on peut partir à tout moment, ma fille le sait. Pour elle c'est presque naturel puisque ça se passe comme ça depuis qu'elle est toute petite.
Il y a parfois des interventions difficiles sur des accidents ou des incendies, comment vous gérer ça ?
Quand on part en intervention on a toujours cette montée d'adrénaline. On est focalisé sur l'intervention, on sait ce qu'on doit faire. C'est le retour d'intervention qui parfois peut être compliqué. On est pas surhumain. Il y a des choses qui effectivement peuvent nous choquer. Mais on a une cellule psychologique qui peut être activé. On se parle aussi beaucoup entre nous. Il y a une grande solidarité. On le dit souvent mais les pompiers c'est une grande famille.
Y-a-t-il une intervention qui vous a marqué particulièrement ?
Oui lors du conseil communautaire du mois de novembre 2018. Un élu a fait un arrêt cardiaque. Et avec mes deux collègues pompiers volontaires qui comme moi travaillent à la communauté de commune, nous avons fait les gestes de premiers secours. Nous avons aussi eu la chance d'avoir un défibrillateur sur place et nous avons pu sauver la vie de cet élu. C'est vrai que c'est touchant et marquant.