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Pauvreté : "10 à 15% de bénéficiaires en plus" en quelques mois, alerte la Banque Alimentaire Isère

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Dans un contexte de hausse des prix de l'énergie et après la crise sanitaire, la Banque Alimentaire de l'Isère lance ce jeudi 25 novembre une collecte d'autant plus cruciale dans les supermarchés de l'Isère. L'association doit prendre en charge de plus en plus de bénéficiaires.

Environ un Français sur dix indique renoncer régulièrement à un repas , faute de moyens. Alors, depuis plusieurs semaines maintenant, les associations de soutien en la matière connaissent un afflux. Et les prochaines hausse du prix de l'énergie devraient encore accélérer le phénomène. "10 à 15% d'augmentation en quelques mois" constate Christian Chédru, le président de la Banque Alimentaire en Isère.

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France Bleu Isère : Après la crise sanitaire, avez-vous également constaté une hausse de vos bénéficiaires ?

Christian Chédru : Oui ! La hausse du nombre de bénéficiaires s'observe également à la banque alimentaire. On le voit dans le nombre d'associations qui nous ont rejoints ces derniers temps. Nous avions, l'an dernier, 85 CCAS et associations, nous sommes passés depuis quelques mois à 100 associations. De fait, cela se ressent dans le nombre de bénéficiaires, avec une augmentation sensible entre 10 et 15%. Actuellement, nous soutenons 8.000 bénéficiaires, que la banque alimentaire accompagne avec son réseau.

Il y a des hausses des prix de l'énergie qui sont prévues ces prochains temps. Ça vous fait craindre encore des difficultés à venir ?

Oui, c'est la vraie difficulté. Les personnes précaires rechignent souvent sur le budget alimentaire et, de fait, on se retrouve avec des personnes qui mangent des produits qui n'ont pas toujours une très grande qualité nutritionnelle. Notre vocation, notre point d'ancrage, c'est proposer des produits qui sont de qualité différente : du riz, des lentilles, des légumes, une alimentation variée...

Vous espérez récolter quelle quantité de nourriture et de quoi avez-vous le plus besoin pour assurer cette alimentation variée ?

On est sur un plateau de 100 tonnes de produits sur un week-end, c'est l'équivalent de 400.000 repas. Donc, ce n'est pas neutre. On va démarrer aujourd'hui dans deux magasins, deux hypermarchés qui se trouvent sur la métropole grenobloise, au Leclerc Comboire et au Carrefour Échirolles. Demain, vendredi et samedi, 130 magasins seront collectés dans l'ensemble du territoire isérois. Et puis dimanche, 10 magasins.

Je souhaite faire un clin d'œil à nos bénévoles, ils seront 3.500 personnes sur le terrain avec des sourires derrière les masques qui seront prêts à accueillir vos auditeurs pour des dons qui - on l'espère - seront énormes.

Vous espérez quoi comme produits ? Les pâtes, vous n'en avez plus besoin ?

On associe trop souvent les personnes en difficulté avec des pâtes. Non, nous avons plutôt besoin de légumes verts, des poissons aux boîtes, des lentilles, du riz, des produits qui ont une forte valeur nutritionnelle. 

Il faut ensuite stocker et répertorier tout ça. Ça se passe comment ? 

L'entrepôt principal est à Sassenage. On va stocker une grande partie des produits là-bas, ils seront écoulés au fur à mesure de l'année. Pour nos associations partenaires qui se trouvent dans l'ensemble du territoire isérois, le Nord et le Sud, par exemple, on va laisser les produits sur place et ce sera distribué au fur et à mesure.

On l'a vu, il y a de plus en plus de demandes. Où en est votre stock ?

Actuellement, sur les stocks de produits secs, on a peu d'inquiétude, parce que les plans de relance ont été portés par l'Europe et par l'État, nous ont permis de répondre aux besoins et aux attentes en quantité en tout cas. Les produits que nous allons avoir avec la collecte, ça va nous soulager, bien sûr, ces prochaines semaines, voire ces prochains mois.

On souffre quand même sur des produits frais, il faut le dire. On a eu une baisse de qualité et de quantité. Tout le monde aujourd'hui est appelé à faire de la lutte contre le gaspillage, c'est un point essentiel et on voit dans les magasins beaucoup de produits qui sont vendus à moins 30%, -40% voire -60%. Alors c'est très bien, on ne peut que se réjouir. La problématique, c'est que ces produits vont à des personnes qui ont les moyens d'acheter. Résultat : les personnes qui souffrent malheureusement et qui bénéficiaient de ces produits qu'on récupérait, on ne les a plus. Et ça, c'est une problématique qui apparaît et qui s'accentue un peu.

L'an dernier, avec la crise sanitaire, vous n'aviez pas pu faire cette grande collecte. Ce stock est d'autant plus important cette année ?

Alors, on avait déplacé la collecte au mois de janvier. Mais effectivement, on a besoin des produits, c'est évident. Donc, il faut donner, il faut nous accompagner. Et puis, on sera ravi de pouvoir saluer toutes les personnes qui seront aux donateurs.

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